Outre-Mer : double peine pour les enfants atteints par le cancer
80% des cancers de l’enfant et de l’adolescent sont aujourd’hui guéris, grâce notamment aux progrès de la recherche. Poursuivre les efforts pour atteindre un taux de guérison supérieur reste une priorité.
Mais pour les enfants et adolescents atteints d’un cancer, la qualité de vie pendant et après la maladie est un enjeu majeur. Si la Ligue a œuvré en ce sens notamment via le programme « Enfants, adolescents et cancer » et le financement de 30 projets de recherche en oncopédiatrie en 2018, des inégalités de prise en charge persistent en fonction des territoires. La Ligue alerte sur la situation en Outre-mer où ces jeunes subissent des conditions de prise en charge difficiles et injustes.
L’annonce du diagnostic, douloureux pour ces jeunes et leurs familles, se cumule avec des difficultés liées au territoire. La pénurie de lieux de prise en charge implique que ces enfants parcourent de longues distances pour se faire soigner, le plus souvent en métropole. Conséquences : éloignement des proches, difficultés financières, arrêt de l’école, changement de climat mais aussi des habitudes quotidiennes... autant de changements brutaux qui fragilisent les enfants. Présente dans tous les départements d’outre mer, La Ligue intervient aux côtés des familles afin d’être à l’écoute de leurs besoins et ainsi de limiter les difficultés pendant et après les traitements.
Des « déserts médicaux » qui engendrent des inégalités
Dans la majorité des cas, les enfants atteints de cancer doivent se rendre dans l’hexagone ou vers d’autres îles pour suivre leur traitement.
La Polynésie, par exemple, ne dispose pas de centre de soins pour les cancers pédiatriques. Tous les enfants (de 0 à 15 ans) qui se voient diagnostiquer un cancer doivent partir le plus rapidement possible vers l'hexagone dans un service spécialité pour le diagnostic de précision et le début du traitement.
« Nous disposons de trois hôpitaux et de quelques services privés, notamment en hospitalisation à domicile. Mais il faut parfois trois jours de pirogue pour venir du Haut-Maroni à Cayenne » explique ainsi Jacques Cartiaux, ex-directeur de l’ARS de Guyane au magazine Vivre, n°377.
Quelques chiffres dans les territoires d’outre-mer des cancers pédiatriques
8 nouveaux cas par an : plus de la moitié sont de hémopathies malignes (surtout des leucémies aigues), et l’autre moitié des cancers solides.
En Polynésie française :
Le plus fréquent des cancers pédiatriques est donc de loin la leucémie aiguë, avec une incidence d’environ 4 nouveaux cas par an.
Dans les Antilles et en Guyane :
Martinique : 13 à 14 enfants par an
Guadeloupe : 15 enfants par an
Guyane : 15 enfants par an
Depuis 2015, La Ligue Contre Le Cancer Comité Martinique met en place le projet « Rêve d’enfant »
Ce projet mené en partenariat avec plusieurs partenaires (Groupama Antilles-Guyanes, l’association les Barouderus 972, le Crédit Agricole Antilles-Guyane) permet d’apporter un soutien à la prise en charge et de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des jeunes patients et de leur famille.
Ils accompagent les enfants et les adolescents à réaliser leurs rêves les plus grands et les plus fous, en concertation avec l’équipe médicale du pôle onco-pédiatrie de la Maison de la Femme de la Mère et de l’Enfant (MFME).
Pour l’année 2019, différentes réalisations de « reves » sont déjà prévues :
- une journée d’équithérapie avec l’association Les Baroudeurs 972,
- une journée de convivialité et de découverte des fonds blancs en yole et en kayak en partenariat avec Groupama Antilles-Guyane et l’association des Baroudeurs 972
- une initiation à la Yole avec le Crédit Agricole Antilles-Guyane
- un Arbre de Noël
- etc.