Sale annonce

Bonjour,
On ne peut en effet que regretter les conditions dans lesquelles cette annonce s'est faite, avec un évident manque de tact et de compassion, bref d'humanité.
Quant au délai pour obtenir un examen d'imagerie, il est toujours considéré comme trop long, l'attente étant particulièrement anxiogène. Ce délai est souvent dénoncé en France où le parc en appareils d'imagerie est considéré comme insuffisant.
Cordialement
Dr A.Marceau

Bonjour Madame,

Votre témoignage est saisissant et révoltant, je comprends votre colère. Mon fils est en deuxième année d'internat et mon père gravement malade. Malheureusement mon père et moi sommes à 800 kms du CHU où mon fils poursuit ses études. Tout cela pour vous dire que je le tiens informé et que je lui narre les dérapages hospitaliers et médicaux dont nous sommes tous victimes car (il est un peu vrai) qu'ils sont débordés. Vous avez raison de témoigner car le stress et le travail ne doit jamais faire oublier aux soignants que si nous avons besoin d'eux ce n'est jamais par plaisir. Ces jeunes médecins sont censés avoir des cours de sociologie et de psy justement pour éviter les violences d'annonces. Je n'aimerais pas apprendre que mon gosse devienne une machine déshumanisée sous prétexte qu'il travaille beaucoup car ils savent ce qui les attend quand ils commencent ce genre d'études.
Je vous souhaite courage et volonté.
Cordialement,
Cécile P.

Merci à vous deux, Cécile et Dr Marceau. Malheureusement, il est vrai que la maltraitance fait partie de la vie ordinaire dans le milieu médical. Professionnellement, je m'occupe de personnes en situation de détresse. Toujours, j'ai mis un point d'honneur à ne jamais laissr partir quelqu'un dans un moins bon état psychologique qu'à son arrivée. Il est vrai que je n'ai pas un bac + 9, je n'ai donc pas le droit de me prendre pour un dieu, je n'ai donc pas le droit de faire preuve de perversion ! Bien sûr, c'est de l'ironie, bien sûr, c'est de l'amertume... Il y a 4 ans, une chute au travail m'a valu une fracture de la palette humérale. J'ai réclamé mon transfert au CHU. On a alors enfermé mon téléphone dans mon sac, dans le placard de la chambre, on m'a enfermée avec les barrieres, on m'a supprimé les antalgiques, on a bloqué les appels de mes enfants au service, jusqu'à ce que je cède et accepte d'être opérée là. Résultat : le chirurgien a perforé mon nerf ulnaire avec une vis et m'a refilé une magnifique infection nosocomiale. Je vous passerai les 4 opérations dont celle qui dura 12h30, les trois greffes osseuses, l'AIPP de 25 %, le préjudice de la douleur de 5,5 sur 7, les horribles douleurs neuropathiques qui me pourrissent la vie, la perte de mon emploi, l'impossibilité de conduitre et l'état de dépendance qui est le mien aujourd'hui.
Rien dans notre système n'incite ces médecins à se remettre en cause, rien ne les sanctionne... Comment avoir confiance dans cette institution, dans ces individus ?
A la maladie, au risque vital du cancer, s'ajoute cette défiance malheureusement justifiée !! Et l'on n'a pas le choix, il faut cependant leur confier votre santé, votre vie... Je ne leur demande pas d'être des Sauveurs, simplement d'être d'honnêtes techniciens simplement respectueux de l'autre !

Bonjour,

Personnellement je comprends votre amertume. La maladie de mon père me fait naviguer depuis un an dans les cliniques, hôpitaux et leurs différents services et spécialités. Je pense que les soignants sont un microcosme représentatif de notre société : des compétents, des incompétents comme des gens plus altruistes que d'autres. Quand un médecin ou une infirmière commence à se prendre pour Dieu il est forcément dangereux. Cela étant dit je crois que ces gens sont confrontés aux douleurs des autres au quotidien et relativisent peut être trop. Dans une Société idéale ils devraient être plus suivis et moins travailler, je pense. Nous confions nos vies aussi à des avions et des commandants de bord, lesquels sont surveillés et évalués comme le lait sur le feu, car quand il y a un pépin les morts se comptent par centaines d'un coups. Tenez-nous au courant de vos résultats d'examen et ne perdez pas courage, personnellement j'ai faillit le perdre (mon courage) après un séjour aux urgences avec mon père en janvier...(Je pense qu'il se souvienne encore de moi, de nous).
Il faut garder son énergie contre la maladie, c'est surtout elle au fond qui nous veut du mal.
Cordialement,
Cécile

Bonjour, Cécile et merci pour votre message. C'est un réel soutien qui fait du bien. Attendre les examens c'est difficile. Tantôt on espèe, tantôt on désespère... C'est comme une course contre la montre... Je voudrais que le diagnostic soit posé, que le traitement puisse débuter... Je me dis que chaque jour qui passe permet à cette tumeur de s'épanouir un peu plus...
De toute façon, nous n'avons pas le choix, le temps ne nous appartient pas, il appartient désormais au système médical.
A mon tour, je vous souhaite beaucoup de courage dans l'accompagnenemt de votre papa. Il a beaucoup de chance de vous voir à ses côtés. Veillez sur lui, et prenez soin de vous également.
Cordialement,
Véronique

Véronique, je ne connais pas votre âge, mais sachez un truc qui aide : quand j'ai un souci dans un service hospitalier (ce fut le cas de nombreuses fois ces derniers temps) je glisse subtilement que mon fils est interne (je ne vous dirai pas dans quel hopital mais c'est vrai)...Cela change réellement le regard des soignants......Et ils ne vérifient pas j'en suis sûre car j'ai repris mon nom de jeune fille et mon loulou porte le nom de son père, malgré tout je peux vous dire que la prise en charge est meilleure. Bref, si comme moi vous avez dans les 50 ans (c'est plus crédible) , glissez ça dans la conversation. En plus c'est validé par mon loustic qui est à distance et qui me confirme, bien sûr que les soignants sont plus vigilants et me conseille d'en user et abuser !
Nous vivons dans un monde terrifiant où il faut anticiper un peu comme aux échecs pour s'en sortir. Vous semblez être une bonne personne, n'hésitez pas les subterfuges gentils car c'est important que les gens naturellement bons s'en sortent.
Cordialement,
Cécile

Bonjour
Peut être devriez vous contacter le centre anticancéreux le plus près de votre domicile. Il y en a partout en France, ils ont les meilleurs IRM et scanners et ils gèrent tous les examens sur place. Coordonnées sur unicancer.
Plein de courage
Chloé

Bonjour, Cécile
Merci pour le tuyau ! Effectivement, j'ai 54 ans. Je peux donc m'inventer un fiston interne sans problème et je vais sans scrupule, suivre votre excellent conseil !
Merci pour votre soutien, ça fait chaud au coeur de se sentir comprise. Les proches font ce qu'ils peuvent, mais ils ne comprennent pas comme c'est difficile... J'ai 3 fils. L'aîné est en plein déni et me répète que, tant que je n'ai pas l'ensemble des résultats des exmens, je n'ai pas le cancer pour lui. Du coup, il est impossible d'évoquer le sujet :(
Le deuxième me dit que les gens qui se battent gagnent... Le troisième est furieux... Ma soeur me coupe la parole et ne veut pas que j'évoque, ou même que je pense que l'issue ne sera pas favorable et qu'il faut donc que je réfléchisse à comment je conçois ma fin de vie ( et si ce n'est pas pour cette fois, je suis certaine que ça servira à une autre occasion !), mon meilleur pote pleure en répétant que la vie est injuste. Heureusement, j'ai une excellente amie qui travaille à la Pitié Salpétrière et qui accompagne des patients cancéreux. Elle ne met donc pas de veto à ma parole.
Et puis maintenant, il y a vous... Merci encore, Cécile

Bonjour, Chloé

J'ai anticipé sur votre conseil et j'ai réussi à consulter le médecin, chef du service d'oncologie gynécologique d'Oscar Lambret, à Lille, le centre rrégional référent en matière de cancer. Il a confirmé le cancer du col de l'utérus avec une tumeur supérieure à 4 cm et à demandé en urgence un TEP scanner ( je passe cet examen le 10). En revanche, pas d'Irm possible avant le 30 mai chez eux ! Au moins, dans cet établissement, je me dis que les patients précédents sont tous atteints de la même pathologie que moi, et pas d'une petite tendinite ou autre bobo : (
Je me ferai suivre à Oscar Lambret, dans les CHRU on trouve de vrais équipes pluridisciplinaires, beaucoup plus expérimentées, je pense... Je veux mettre toutes les chances de mon côté.

Merci de votre conseil, merci de votre attention; merci pour le courage, j'en ai bien besoin
Véronique

Bonsoir Véro.
Nous avons sensiblement le même âge, j'ai 55 ans. J'ai eu l'annonce de mon cancer du poumon avec métastase vertébrale non guérissable (tumeur de 7 cm) il y a presque 2 ans. C'est un combat sans fin mais j'ai fait le choix de vivre. Pour l'instant je "m'en sors" bien. Je suis traitée dans un centre anti cancereux à Caen à 2 h de route de mon domicile. Vous semblez avoir beaucoup besoin de parler et ce fut la même chose pour moi. La psychothérapeute qui m'a suivie pendant presque un an m'a été d'une aide énorme. Maintenant je vois également un acupuncteur médecin chinois. J'ai aussi été suivie par une Hypnotherapeute et une homéopathe. Prenez toute l'énergie qu'on vous offre et cheminez dans ce dédale des soins oncologues comme vous le sentez. Au début, c'est compliqué de comprendre que tout n'est que protocole. Ensuite, chacun suit son intuition et chemine. Pour moi l'important est de continuer en meilleure forme possible. Et les soignants sont là pour vous aider. Vraiment. Tout plein de courage à vous.