Bonsoir Bebe17,
je suis désolé d'apprendre que la situation de ton père ne s'améliore pas. Si actuellement il ne subit aucun traitement, c'est certainement parce que son corps ne fabriquent plus assez d'anticorps (les globules blancs), ce qui explique les transfusions auxquelles il est assujettit. Cela est certainement dû au chimiothérapies précédentes, car ces dernières, ces produits, servent à détruire les cellules qui se reproduisent vite, comme les cellules cancéreuses justement, mais détruisent également nos globules blancs qui, eux aussi, se reproduisent vite. Il faut donc que ton père retrouve un certain taux de globules blancs pour envisager d'autres séances de chimiothérapies.
Tu demandes également de l'aide psychologique, ce que je ne peux que comprendre, que ce soit pour toi, ton père ou ta mère. Là où tu habites, ta ville dépend forcément d'un hôpital psychiatrique de secteur. N'hésite pas à le contacter, à leur demander les coordonnées du centre médico psychologique dont tu dépends et, là, ta mère et toi pourrez prendre rendez-vous avec un psychiatre. C'est entièrement gratuit. Pour ton père, de la même façon, le psychiatre qu'il voit ou son médecin traitant peut faire une demande auprès de la CPAM pour qu'il soit pris en charge à 100% pour tout ce qui concerne les soins psychologiques (comme ce doit être déjà le cas pour tous les soins relatifs à son cancer). Dès lors que cette prise en charge sera effectuée, ton père pourra consulter n'importe quel psychiatre conventionné, gratuitement, et aussi souvent qu'il estime en avoir besoin. De la même façon, sache également que dans les centres médico psychologique, ils peuvent parfaitement vous recevoir tous ensemble dans le cadre d'une thérapie familiale. Enfin, j'ai appris qu'il existait dans certaines antennes de la ligue contre le cancer des groupes de paroles dédiés aux accompagnants (toi, ta mère), tout comme il en existe pour les malades.
Quoi qu'il en soit il ne faut pas que tu déprimes, cela ne servira ni ton père ni personne. Que tu sois triste, inquiète, oui cela est parfaitement compréhensible, mais comme tu le dis, il faut malheureusement accepter les yeux ouverts que cette maladie peut conduire à l'inéluctable, l'inévitable, autrement dit le décès. Cependant, tant qu'aucun médecin ne t'as dit, signifier ou affirmer qu'on ne pouvait plus rien faire pour ton père, c'est qu'il y a encore de l'espoir. L'espoir de le guérir? Je ne le pense pas d'après ce que tu décris de l'état de ton père. Par contre, tel que c'est le cas pour moi, on peut nous faire durer, et parfois bien plus longtemps que ce qui était envisagé au début, que ce soit par les médecins ou le malade.
De même, je n'ai pas de vérité à donner sur le fait qu'il faille ou non aborder le sujet de la mort entre vous. Je peux simplement te dire que dans ma famille et celle de mes beaux-parents (ma belle-mère a aussi un cancer), le fait de l'avoir abordé a "décrispé" les choses. depuis nous nous parlons beaucoup plus librement, n'hésitons plus ou moins à partager nos états d'âmes, nos émotions, à parler de nos craintes, de nos peurs. Oui, d'avoir ôter le couvercle de ce tabou qu'est le sujet de la mort nous a été salutaire.
Enfin, que l'on soit à ta place ou à celle de ton père, aucune des deux n'est facile, aucune des deux n'est plus difficile que l'autre. Ce sont deux places radicalement différente, cela est vrai, mais il n'est simple ni pour l'un ni pour l'autre d'envisager ou de se préparer au pire. Cependant, plutôt que le déni, je crois qu'il faut faire l'effort d'affronter cette éventualité, ce qui encore une fois n'est facile pour personne. Saches également que ma belle-mère est resté alité pendant plus d'un an à l'hôpital où elle était traitée, que plus d'une fois sa vie était sérieusement compromise, mais depuis un mois elle a enfin regagné son domicile. Elle n'est pas sorti d'affaire pour autant, dans le sens où elle n'est pas guérissable, on ne peut éradiquer son cancer, mais pour l'instant elle est sorti du pire. A elle-aussi, souvent, on n'a pu lui faire ses séances de chimiothérapie pour les raisons que je t'ai expliqué plus haut. Donc oui, on attend alors dans l'inquiétude que les soins puissent reprendre. C'est une lourde épreuve que vous subissez toi et ta famille, mais je constate que la médecine est quand même assez efficace, même dans les cas qui paraissent les plus critiques.
Comme le dit ton compagnon, essaye de garder le moral, ne t'oublies pas trop surtout et, selon tes forces, accompagne ton père et ta mère comme tu le peux.
Bonjour,
Il y a maintenant un an on a diagnostiqué un cancer du poumon à mon père d'une cinquantaine d'années...comme tout le monde qui vit ça, on est abasourdi mais surtout on est loin sur le moment d'envisager à quel point ça sera difficile. Chimio très rapidement mise en place, dès 3 mois la tumeur réduit mais au bout de 6 séances, métastases sur les os des hanches, sur la colonne, 5 en tout... je ne m'étais pas préparée à cette annonce et depuis je vis de plus en plus mal sa maladie... après ça les douleurs ont commencé, il a eu la chance de ne jamais avoir de nausée avec la chimio (traitement parallèle) mais effets secondaires malgré tout et surtout il souffre énormément à cause des tumeurs aux os... il est traité dans un hopital public mais heureusement c'est un spécialiste à bordeaux qui prend toutes les décisions, car je ne trouve pas que les médecins l'accompagnent vraiment dans cette douloureuse maladie. Il a réussi à être calmé par de la morphine pour les douleurs aux os et au poumon (obligé de faire plusieurs ponctions au poumon pour soulager) et a fait des rayons pour les tumeurs aux os... après 11 chimio en 1 an, on nous a annoncé la semaine dernière que la tumeur principale au poumon avait réduit de moitié mais que de nouvelles tâches minuscules étaient apparues sur le même poumon, l'autre poumon et deux aux cerveau de chaque côté... sur les os ça n'a pas bougé...il semble y avoir du bon et du mauvais, mais bien sûr quand on mentionne "cerveau" on est mort de peur... mon père n'est pas aidé psychologiquement à traverser ça, ma mère sans emploi s'occupe de lui tous les jours et je sens qu'elle fini par être au bord du gouffre... il n'a pas craqué devant moi une seule fois mais il ne fait presque plus rien, reste chez lui à cause des douleurs et de la fatigue qui est importante depuis près de 5 mois... il va à reculons pour prendre rdv pour scanner, c'est ma mère qui l'assiste pour tout, lui faire à manger etc... je suis perdu, dans la souffrance et j'aimerais avoir le témoignage de personnes proche de malades du cancer, un parent, qui vit aussi cette situation... j'ai suggéré maintes fois que mes parents soient suivis par un pro, de vider son sac car c'est malsain ma mère se déverse sur moi ou montre à mon père qu'elle n'en peut plus mais lui ne fait rien pour essayer de vivre normalement... aucun des deux n'a fait de démarche pour être aider... il est complètement assisté mais et loin de mourir non plus..c'est une situation douloureuse pour tout le monde et je vois à quel point cela bouffe notre famille, je fais ce que je peux pour les voir souvent mais la façon dont on gère ça je n'en peux plus...on s'engueule devant mon père, ma mère est capable de me faire culpabiliser car elle s'occupe de lui tous les jours, c'est pas normal ce genre de situation... les médecins ne sont pas d'une grande aide quant à l'accompagnement pyschologique, nous ne comptons que sur le pneumologue de bordeaux pour de l'aide tant verbale que médicale, mais à chaque résultat de scanner donc tous les 3 mois... je voudrais connaitre le témoignage de personnes qui comme moi ont peur de perdre le père, leur mère, le frère ou soeur, qui malgré la souffrance quotidienne de leur proche se sent perdu quant à la gestion des émotions, de gérer avec les comportements familiaux... je croyais que cette maladie aidait d'une certaine façon à ce que l'on se rapproche, ce qui est quand même le cas, mais je trouve surtout qu'il y a trop de déchirement, de stress permanent...Merci pour vos réponses, et courage à tous...