Décès conjoint

8 commentaires
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claire-lg

Bonjour, 

Je me présente, je m'appelle Claire jai 27 ans et j'ai perdu mon conjoint le 5/10/2022 à la suite d'un cancer (sarcome indifferencié des tissus mous), il avait 29 ans. Tout c'est passé très vite, en 6 mois il est parti.

Aujourd'hui cela fait plus d'1 an et je n'arrive pas à m'en remettre. J'ai arrêt mon diplôme de master en alternance et je ne travaille plus depuis son décès. 

Ça faisait 10 ans que l'on était ensemble,nous avions toute notre vie et nos projets devant nous. Je n'ai plus aucun espoirs de redevenir heureuse un jour. Je suis sous anxiolitique, somnifère et je viens de commancer un antidépresseur.

Je voulais savoir si les personnes dans la même situation que moi et sous antidépresseurs, si ces médicaments ne leur ont pas "enlevé" leur tristesse car j'ai énommément peur de ça. J'ai besoin de "conserver" cette douleur.

Merci à ceux qui auront pris le temps de lire et de répondr  à mon message.

Souricette

Bonsoir Claire,

Je m'appelle.... Claire, et j'ai 67 ans ! Je n'ai pas la même expérience du deuil que vous, mais, à mon âge, on a déjà accompagné pas mal d'êtres chers et c'est toujours aussi douloureux. 

J'ai dû prendre un traitement anti-dépresseur il y a quelques années, à la suite d'un deuil justement, mais contrairement à vous, j'avais hâte que cette intense douleur s'estompe. Je ne voulais plus être désespérée parce que je m'enfonçais et que j'avais peur de ce qui pourrait arriver si je ne stoppais pas ce processus. Je mangeais très peu, j'étais incapable d'aller travailler et je n'avais plus goût à rien. Je voyais bien que mon entourage se démenait pour me changer les idées mais rien n'y faisait. D'une certaine façon j'allais toucher le "fond de la piscine". 

Au bout de 3 semaines de traitement j'ai recommencé à m'intéresser à autre chose qu'à mon chagrin et à mon petit moi. A la fin des 6 mois de traitement, je n'étais pas guérie, parce que le chagrin était encore là, mais il était plus léger, plus facile à supporter, en un mot, le chagrin était là, un peu comme une musique de fond, mais il ne m'empêchait plus de vivre. 

Vous, vous avez peur de perdre votre tristesse ? Pourquoi ? Est-ce parce que si vous arrêtiez de souffir vous pensez que ce serait comme arrêter de l'aimer, et, en quelque sorte le trahir ?  Quoi qu'il en soit, rassurez-vous, même dix ans après, il m'arrive encore d'avoir des coups de cafard et de pleurer en pensant à ceux qui me manquent. Surtout en cette période de fêtes.

J'espère que vous allez aller mieux. Revenez nous le dire si vous voulez bien.

 

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claire-lg

Bonsoir Claire !

Tout d'abord merci d'avoir pris le temps de me partager votre histoire et j'espère que vous avez pu reprendre une vie "normale" désormais. 

En ce qui concerne ma tristresse, oui j'ai très peur de la perdre et "d'aller mieux" car pour moi ma tristesse et ma souffrance sont les seuls liens qui me raccroche à lui aujourd'hui. Vous avez visé dans le mile en parlant de trahison car je m'empêche en quelque sorte d'être heureuse pour conserver mon amour intacte comme quand il etait encore là, jamais je ne pourrais le trahir en continuant ma vie normalement, comme si notre histoire n'avait pas existé. En quelque sorte je veux souffrir de son absence. Je suis tellement désesperé que je me raccroche à tout ce que je peux encore avoir de lui aujourd'hui dont principalement mon mal-être.

Souricette

Merci pour cet échange. Je crois Claire que vous vous trompez quand vous dîtes que votre tristesse et votre souffrance sont les seuls liens qui vous raccrochent à votre époux ; ce qui vous rapproche de lui c'est ce que vous avez vécu ensemble, vos souvenirs des jours heureux,  vos projets, etc..., mais tout celà est à vous et en vous, à jamais, ce n'est pas parce que vous serez moins triste que vous oublierez tout celà, au contraire, vous pourrez même, dans quelques temps, y repenser sereinement sans rien renier.

J'ai juste une question : si c'était vous qui aviez disparu, auriez-vous aimé que votre conjoint arrête de travailler et interrompe ses études ou auriez-vous préféré, qu'il se batte comme un lion pour reprendre pied et achever ce qu'il avait commencé, lui souhaitant réussite et bonheur, même sans vous ?

Claire, vous êtes jeune et ce n'est pas possible que votre vie se réduise à ce chagrin jusqu'à la fin de vos jours. Le soleil brille pour tout le monde, et il reviendra dans votre vie. Ca prendra le temps qu'il faudra mais vous devez vous autoriser à être heureuse quand vous serez prête.

Je vous embrasse.

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claire-lg

Je pense que je ne suis pas prête pour le moment à penser différemment. Aujourd'hui tout ce à quoi je pense est ma tristesse, je n'arrive pas à penser à des moments que l'on a partagé en me disant que c'étaient des bons souvenirs, je me dis seulement que je ne vivrai plus jamais de moments comme ceux-là avec lui.  

Pour répondre à votre question, si c'était moi qui était partie (ce que j'aurais souhaité plus que tout) et bien j'aurai certainement préféré qu'il se batte. Mais même en me disant cela, je n 'arrive pas à trouver la force nécessaire pour le faire moi-même.

Peut-être qu'un jour le soleil brillera de nouveau mais pour l'instant ce ne sont que des gros nuages gris que je vois. On verra ce que le temps me permettra de faire ou pas.

Merci à vous Claire

Je vous embrasse également 

 

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DidAnnie53

Bonsoir Claire, je pense bien comprendre ta douleur, l'amour de ma vie est morte d'un cancer du sein le 14 10 2023 après 25 années de bonheur +13 d'amitiés, le silence, le vide, son absence, cette impression que ce que je fais ne sert a rien sans elle, le sentiment que je ne pourrais plus jamais être heureux, c'est un calvaire quotidien. 

Je n'est pas de conseil a te donner, loin de la, mais les somnifères et  anxiolytiques sont a la longue  néfastes, j'en prend le moins possible. Tu est très jeune tu as toute une vie a vivre, les antidépresseurs ne t'enlèveront  ta douleur, mais sont la pour passé un cap.

Courage a toi , amicalement

Didier

 

 

 

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claire-lg

Bonsoir Didier, 

Tout d'abord je vous présente toutes mes condoléances pour votre femme. Je pense que je peux dire que je comprend ce que vous ressentez aussi, même si les années passées avec nos conjoints ne sont pas les mêmes, l'amour d'une vie en est le point commun. Votre calvaire et le mien sont semblables et je vous comprend entièrement. 

Depuis mon premier message, j'ai décidé d'arrêter les anti dépresseurs, même si tout le monde me dit qu'ils n'enlèverons pas ma douleur j'ai tout de même une très grande peur que je n'arrive pas à éliminer, j'ai décider de ne pas prendre ce risque et d'accepter ce qui arrivera ou non. 

Courage à vous 

Amicalement 

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Bru92

Chère Claire,

Votre message m’a profondément touché, et je souhaite vous offrir mes plus sincères condoléances pour la perte de votre conjoint. Face à une telle épreuve, il est naturel de ressentir un chagrin profond et une immense douleur.

Concernant votre question sur les antidépresseurs, il est vrai que ces médicaments sont souvent prescrits pour aider à gérer le stress et la tristesse qui accompagnent un deuil. Leur objectif est de stabiliser l'humeur et de vous aider à mieux fonctionner au quotidien. Il est important de comprendre qu’ils n'ont pas pour but d'effacer votre douleur ou de supprimer vos souvenirs, mais plutôt de rendre la tristesse plus gérable pour que vous puissiez continuer à avancer.

Il est essentiel de discuter de vos inquiétudes et de vos sentiments avec votre médecin ou un thérapeute. Ils peuvent vous aider à comprendre comment ces médicaments fonctionnent et à trouver le bon équilibre dans votre traitement. Chaque personne réagit différemment, et il est important de trouver une approche qui vous convienne personnellement.

Je vous encourage également à rechercher du soutien émotionnel, que ce soit auprès de votre famille, de vos amis, ou de groupes de soutien pour les personnes en deuil. Se sentir soutenu et compris par d’autres peut être très bénéfique dans ces moments difficiles.

Prenez soin de vous, Claire. Le chemin de la guérison est différent pour chacun, et il est important de prendre le temps nécessaire pour faire votre deuil à votre propre rythme.

Cordialement,

Bru92

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claire-lg

Bonsoir Bru92,

Tout d'abord merci pour votre message. 

Comme dit dans un commentaire plus haut, j'ai décidé d'arrêter les anti dépresseurs, même si tout le monde me dit qu'ils n'enlèverons pas ma douleur j'ai tout de même une très grande peur que je n'arrive pas à m'en débarrasser, c'est plus fort que moi. J'en ai parlé avec mon médecin mais comme elle me le dit, elle ne pas peut décider à ma place et me forcer, malgré les nombreuses fois où elle m'a expliqué comment ce médicament fonctionnait et qu'il n'enlèverait en rien mon chagrin, je n'y arrive pas. Peut-être qu'un jours ma façon de penser changera mais ce n'est pas à l'ordre du jour. 

Concernant le soutient émotionnel, j'ai ma famille et mes amis qui sont là mais même s'ils peuvent imaginer ce que je ressens, il ne pourront jamais le comprendre entièrement. C'est pourquoi, même entouré, la solitude est omniprésente. C'est un chagrin immense trop lourd à porter toute seule. Je ne m'en sors pas. 

Cordialement,

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