Bonjour
Je partage également votre peine et cette injustice que de perdre sa maman alors que nous sommes nous mêmes très jeune maman.
Ma maman est parti le 20 février 2019... cancer. En moins d une année nos vies ont basculé.
J ai 35 ans mon fils aîné a 3 ans et j ai un bébé de 6 mois... j ai appris ma grossesse lorsque maman apprenait son cancer de l utérus. Je ne l ai jamais bien vécu. Normal.
Ma grossesse a été tourmentée par les mauvaises nouvelles concernant son état de santé ... opération échec douleurs hospitalisations....
Alors que mon congé maternité n est pas terminé (j’ai étendu la durée pour profiter de maman autant que faire se peut) elle nous quitte brutalement. La veille son docteur m assurait que ce ne serait pas rapide que nous avions encore quelques mois à partager. Ils n en savent rien finalement.
J ai réussi à dire à mon aîné que mamie été parti. Mais le plus jeune ?? Il n aura aucun souvenir ça me rend dingue.
Comme vous j ai eu la chance de connaître ma maman et surtout d avoir des grands parents exceptionnels qui ont fait de nos vacances des instants de joies.
Ils ne connaîtront pas ça... les parents de mon Mari ne sont pas capables d assurer leur garde pour un week-end ou des vacances. Ma mère me manque affreusement.
Mes enfants me fatiguent d avance. Je dois reprendre le travail cette semaine. Je ne sais pas comment je vais tenir...
Bonsoir,
Je suis toute nouvelle sur le forum, que j'ai découvert par hasard. J'ai 30 ans et j'ai perdu ma maman le 26/12/2018. Elle avait 62 ans. Elle avait été diagnostiquée en mai 2016 pour un myélome multiple stade 3, alors que j'étais enceinte de 2 mois. Dès ce moment, j'ai compris que ses jours étaient comptés. La moelle osseuse, ce n'est pas un organe qu'on peut amputer. Alors, dans cette hypothèse, la mort est nécessairement inéluctable... Durant deux ans et demi, j'ai alterné entre espoir et désillusions, avant de vraiment comprendre, en novembre 2018, que la fin était très proche.
Ma fille a deux ans désormais et n'aura que très peu connu sa grand mère, juste entre deux séjours à l'hôpital et une période de rémission relativement courte.
J'étais extrêmement proche de ma maman, notre relation était fusionnelle. En outre je suis fille unique, donc ce lien était exclusif. On partait en vacances juste toutes les deux, je la voyais tous les week-ends ou presque, on s'écrivait des textos à longueur de journée... Un peu comme si elle était aussi une meilleure amie, avec qui la complicité était totale.
Et pourtant, avec la dégradation rapide de son état de santé, j'ai dû très vite faire le deuil de ces moments intenses passés ensemble. Troquer les virées fantastiques contre des journées entières passées à l'hôpital. Échanger les sorties en tête à tête à l'opéra ou au restaurant contre des soirées à l'ombre des poches de chimiothérapie.
Elle qui aimait tant la vie, elle était désormais devenue trop faible pour en profiter... Elle la voyait s'écouler loin d'elle, depuis son lit ou en salle de dialyse durant la dernière année. Parfois, j'étais tellement en colère contre cette situation, je me demandais... à quoi bon vivre ainsi, est ce encore la vie ou n'est ce que de la survie...? A certains moments je trouvais cela absurde, mais à chaque fois que je la voyais, j'essayais de ne pas y penser et de la distraire elle aussi du mieux possible. Mais au fond j'étais mortifiée par la vision de ma maman, devenue si faible et si maigre et qui semblait encore déployer un courage inimaginable malgré l'adversité. De ce fait, elle a toujours suscité chez moi une admiration sans faille.
Je me rends compte que mes propos sont décousus, mais je me sens tellement désemparée er misérable. Je n'ai même pas pu dire à ma fille que sa mamie était partie, alors qu'elle la cherche partout lorsque nous allons chez mes parents. Elle est si jeune encore et je suis anéantie de penser qu'elle n'aura pas la chance que j'ai eue de partager de moments complices avec elle.
J'aimerais avoir des témoignages de personnes qui ont perdu leur maman alors qu'ils étaient eux même parents de très jeunes enfants (moins de 3 ans). Comment leur expliquer l'inexplicable ? Comment réussir à être parent alors qu'on a perdu son parent, qui représentait un modèle pour soi ? Comment ne pas avoir peur de mourir soi même et de causer la même peine à son enfant ?
Depuis quelques jours je suis hantée par cette pensée que moi non plus, je ne vivrai pas bien vieux et je refuse l'idée que ma fille souffre autant que je ne souffre actuellement du fait de ma propre disparition.
Merci pour vos contributions.
Bonne soirée,
Anne