Bonjour Theo, Perdre sa maman est toujours une épreuve douloureuse et ton message m'a beaucoup ému, même - et heureusement puis-je dire - si ta maman est toujours là pour le moment. J'ai perdu ma maman je venais d'avoir 30 ans et elle me manque toujours malgré les années passées. Nous habitions loin l'une de l'autre et c'est vrai que je me suis reprochée longtemps de n'avoir pas été là suffisamment pour elle. Heureusement, elle n'était pas seule et à tout de même été entourée de beaucoup d'amour, ce qui est le plus important à mes yeux. Continue à l'entourer comme tu le fais. Tu ne peux sans aucun doute faire plus. Tu n'as aucun reproche à te faire puisque tu es toujours là près d'elle et je suis bien certaine qu'elle le ressent même si elle ne peut plus te dire qu'elle t'aime, elle aussi. Quand elle ne sera plus là, continue à la faire vivre en parlant d'elle, en te rappelant les bons moments - et même les mauvais, pourquoi pas ? - Je ne sais plus qui a dit : "on est vraiment mort quand plus personne ne parle de vous" . J'ai, hélas, connu des deuils cruels et je me suis toujours efforcée de parler de mes chers disparus, parfois pour rire, parfois pour pleurer. Bien entendu, il ne faut pas non plus que ça tourne à l'obsession. Nos chers disparus n'ont pas besoin qu'on parle d'eux à chaque instant mais quand l'occasion se présente, il ne faut pas hésiter à raconter un souvenir, une anecdote et ainsi, ils sont toujours présents. En tout cas, je te souhaite tout plein de courage et j'ose une dernière chose : si les médecins se trompaient ? s'il restait encore un espoir ? Il ne faut pas désespérer. On dit toujours "tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir". J'espère surtout que ta chère maman ne souffre pas et si elle doit partir, que ce soit dans la douceur et non dans la douleur.
Encore une fois, je te souhaite tout plein de courage 💪
P.S : je me suis permise de te tutoyer, car tu as l'âge de ma petite-fille 👵🙂
Bonjour,
Après plus de six mois de combat contre un cancer du poumon stade 4 avec des métastases au cerveau, je vais perdre ma maman dans les jours ou heures à venir. En novembre dernier, la chimiothérapie avait pourtant permis l'éradication du foyer aux poumons et des métastases. Mais en décembre dernier, ma maman éprouvait des difficultés à parler, à marcher, et son état déclinait considérablement. Nous apprenons tardivement que les cellules métastasées ont repris le dessus. Mi-janvier, nous apprenons que la radiothérapie ne pourra pas être efficace. Je comprends alors que le cancer a gagné.
Tout est allé si vite. Je n'ai que 20 ans et on m'a annoncé hier qu'il n'était qu'une question de jours, ou d'heures, avant la fin. C'est une douleur immense que je n'ai jamais vécue auparavant. Je commence déjà à faire le deuil de ma maman qui est pourtant toujours parmi nous. J'ai le sentiment de ne pas être prêt, de perdre une partie de moi que je ne saurai jamais retrouver. La voir dans cet état, écouter ses messages vocaux quand elle pouvait encore parler, s'occuper de ses papiers comme si elle n'était plus là... tout est devenu douloureux. Alors évidemment, je ne cesse de la couvrir d'amour, de ma présence et de mes petites attentions. Je ne cesse de lui répéter "je t'aime" comme si c'était la dernière fois. Mais c'est un cauchemar éveillé.
Je voulais savoir, par rapport à votre expérience en tant que proche aidant, comment vous avez traversé cette période, ce qui vous a permis de vous relever et de continuer à faire vivre l'amour que vous et votre proche entreteniez. Mais surtout, je voulais savoir comment ne pas s'autoflageller, comment approcher la perte d'un proche sans se dire "j'aurais dû faire ci, j'aurais dû être là...". Cette auto-critique a commencé depuis des semaines et j'ai peur qu'elle me ronge, plus qu'elle ne me permette de garder la face.
Encore une fois, je serai toujours reconnaissant envers la Ligue Contre le Cancer pour son accompagnement tout au long de la maladie. Cette aide est précieuse, pour les malades comme pour les proches aidants.
Belle journée.