Pub pour l'alcool : la Ligue porte plainte contre la RATP !
Face à l’abondance de publicités pour l’alcool dans le métro francilien, notamment dans des stations proches d’établissements scolaires, France Assos Santé, la Ligue contre le cancer, l’Unaf, la FNAS et l’association Entraid’addict ont décidé de porter plainte contre la RATP. Entre la provocation à consommer et la prévention, nous choisissons la protection des mineurs !
Les français et les enjeux de santé
77 % des français
sont favorables à l'interdiction des publicités pour l'alcool dans l'espace public.
89 % des français
sont favorables à l'interdiction des publicités pour l'alcool à proximité des établissements scolaires.
65 % des français
sont favorables à l'instauration de mesures visant à limiter la vente d'alcool à prix bas.
Pas d'alcool sur le chemin de l'école !
Suite à ces constats révélateurs tirés de l'enquête de Toluna Harris[1] pour France Assos Santé, la Ligue a décidé de déposer une plainte à l’encontre de la RATP pour « provocation directe à la consommation d’alcool à l’encontre des mineurs », un délit sanctionné par la loi, au mépris, entre autres :
- des études nationales et internationales qui attestent du lien manifeste entre exposition des publics jeunes à la publicité pour l’alcool dans l’espace public et leur entrée dans la consommation ;
- des 41 000 morts par an, faisant de l’alcool la deuxième cause de décès prématurés par cancers, maladies cardiovasculaires ou digestives. Sans oublier le coût socio-économique pour la collectivité.
Un an après une lettre ouverte (envoyée le 19 avril) à son PDG, l’ancien Premier ministre Jean Castex, restée sans suite, France Assos Santé, la Ligue contre le cancer, l’Unaf, la FNAS et l’association Entraid’addict persistent et signent, en engageant une nouvelle action en justice contre la régie autonome des transports parisiens pour protéger les plus jeunes, en Ile-de-France, mais également partout où la promotion de l’alcool s’affiche comme coulant de source.
Qu’attend ce grand réseau public de transports urbains qu’est la RATP pour offrir un environnement sûr et protecteur aux mineurs qui l’empruntent matin et soir pour se rendre en classe ?
[1] "Les Français et les enjeux de santé liés à leur environnement de vie" - Janvier 2024
Pr. Amine Benyamina, spécialiste en addictologie
Pr. Amine Benyamina, spécialiste en addictologie
Chef de service en psychiatrie et addictologie à l’Hôpital Paul-Brousse (Villejuif), Pr. Amine Benyamina a accepté de répondre aux questions sur les dangers de l'alcool, dont voici un aperçu.
Sur les paquets de cigarettes, il est écrit « Fumer tue ». Devrait-on dire la même chose de l’alcool et l’afficher ?
Vous posez la question à quelqu’un qui est convaincu que les messages simples sur la nocivité de l’alcool ne sont pas connus des Français. Si un jour, on réussit à écrire que « L’alcool tue », cela signifiera qu’une vraie politique de santé publique contre l’alcool aura été mise en place, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Par exemple, le seul moyen d’informer les femmes enceintes sur les effets délétères de la consommation d’alcool chez l’enfant à naître tient en un petit cryptogramme apposé sur les bouteilles. On a juste demandé à ce qu’il soit agrandi… et on n’y est pas parvenu ! L’alcool est pourtant la cause, entièrement évitable, de troubles consécutifs à une alcoolisation fœtale, tels que des malformations ou des risques de retard mental.
Donc le jour où on pourra écrire sur les bouteilles « L’alcool tue », ce sera merveilleux.
L'interview complète est à retrouver dans le dossier de presse.
‘C’est arithmétique : plus on consomme jeune, plus les problèmes liés à l’alcool arrivent tôt.’
Pas d’alcool sur le chemin de l’école !
Pas d’alcool sur le chemin de l’école !
Des milliers d'enfants sont quotidiennement exposés à des messages publicitaires pour de l'alcool sur le chemin de l'école.
Notre rôle ? Combattre ce fléau et dire tout simplement STOP.
Vous aussi participez à cette action en postant vos photos sur les réseaux sociaux avec le hashtag #BalanceTaPub !
Le communiqué et le dossier de presse
Alcool et cancers
Largement banalisé dans la culture française, l’alcool est le deuxième facteur de risque évitable de cancers en France, responsable chaque année de 28 000 nouveaux cas. En 2015, on estime à 41 000 le nombre de décès attribuables à l’alcool, dont 30 000 décès chez les hommes et 11 000 décès chez les femmes. Parmi les causes de décès associées à la consommation d'alcool, les cancers occupent la première place avec 16 000 décès par an.
L'alcool augmente le risque de développer plusieurs types de cancers comme, les cancers du sein, les cancers du côlon et du rectum, les cancers de la bouche et du pharynx, le cancer du foie, le cancer de l’œsophage, le cancer de l'estomac.