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Cancer de la prostate et détection précoce

En France, le cancer de la prostate est le 1er cancer masculin et représente 24 % des cancers chez l’homme, avec 59 885 nouveaux cas en 2018*. Il est rare que ce cancer se développe avant 50 ans et son incidence augmente avec l’âge. Le cancer de la prostate est la troisième cause de décès par cancer chez l’homme. Néanmoins, il s’agit d’un cancer ayant un taux de survie à 5 ans élevé, ce qui en fait un cancer de plutôt bon pronostic.

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Les facteurs de risque du cancer de la prostate
Pourquoi pas un dépistage organisé ?
Détection précoce du cancer de la prostate
Les facteurs de risque du cancer de la prostate

Les facteurs de risque du cancer de la prostate

De nombreuses zones d’ombre subsistent quant aux facteurs associés à la survenue de cancers de la prostate. Parmi les facteurs de risque associés aux cancers de la prostate on retrouve de manière avérée :

  • l’âge est le plus important d’entre eux. Le cancer de la prostate est rare chez les hommes âgés de moins de 40 ans et se développe surtout chez les hommes âgés de plus de 65 ans ;
  • les antécédents génétiques et familiaux ;
  • les mutations génétiques BRCA1 ou BRCA2 ;
  • l’histoire familiale de cancer de la prostate sans mutation identifiée ;
  • l’origine ethnique (Afro-Antillais) ;
  • l’exposition à des produits cancérogènes comme par exemple l’arsenic ;
  • le surpoids et la sédentarité.

 

À noter : avoir un adénome prostatique (hypertrophie de la prostate) n'expose pas à un risque accru de cancer de la prostate.

Des recherches sont en cours pour évaluer l’impact de certains facteurs suspectés :

  • notamment, certains facteurs alimentaires (consommation excessive de graisses mono-saturées, saturées et animales, viande, zinc, cadmium, laitages, une alimentation pro-inflammatoire ou favorisant une glycémie élevée de manière chronique). Le café et les légumineuses sont étudiés pour leur potentiels effets protecteurs ;
  • un faible niveau de vitamine D.
     

Les signes à surveiller 

Le cancer de la prostate est généralement asymptomatique, ce qui signifie qu’il n’y a pas de symptômes clairs.

Certains symptômes peuvent alerter :

  • fréquence anormale des besoins d'uriner, surtout la nuit ; besoin urgent d'uriner ;
  • difficulté à émettre les urines : temps d'attente, jet faible, évacuation incomplète, blocage complet ;
  • douleurs en urinant ;
  • présence de sang dans l'urine ou le sperme ;
  • éjaculations douloureuses ;
  • troubles de l'érection ;
  • douleurs dans le bas du dos, les hanches ou le bassin.

 

Toutefois, dans la plupart des cas, ces symptômes sont causés par une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), ou une infection. Une consultation médicale est donc nécessaire pour écarter le risque de cancer.

Si le cancer de la prostate provoque des symptômes, c’est habituellement un signe que la maladie a progressé. Pour cette raison, il est important de consulter un médecin pour comprendre l’origine des symptômes.

Pourquoi pas un dépistage organisé ?

Pourquoi pas un dépistage organisé ?

Mettre en place un dépistage organisé consiste à réaliser, au sein d’un groupe de personnes, ne présentant pas de symptômes apparents de la maladie, des tests simples et rapides permettant de distinguer les personnes ayant un marqueur potentiel de la maladie et justifiant de la poursuite d’une procédure diagnostique. Ceci nécessite d’avoir un test simple fiable et distinguant bien les personnes à forte probabilité de cancer de la prostate de celles n’en ayant pas, et d’autre part de ne pas déclarer à tort des personnes négatives alors qu’elles présentent un cancer. Or le test PSA qui est utilisé pour ce qu’on appellerait « le dépistage du cancer de la prostate » ne répond pas bien à ces critères, il est imparfait. Les études montrent que le dépistage systématique par PSA n’a pas clairement démontré une réduction significative de la mortalité liée au cancer de la prostate à l’échelle de la population.

C’est au départ un test conçu pour la surveillance du cancer et de son évolution sous traitement. Ce qu’on appelle un marqueur. De l’avis même de son inventeur ce n’est pas un bon test de dépistage.

Une pratique non raisonnée du dépistage peut détecter des cancers très lents, qui n’auraient jamais évolué ni mis la vie en danger (cancers dits « indolents »). Cela conduit parfois à des traitements inutiles, avec des effets secondaires importants (dysfonctions érectiles (20 % - 80 %) et/ou une incontinence urinaire (15 % - 30 %).

Les autorités sanitaires recommandent un dépistage individuel et informé, c’est-à-dire que la décision de faire le dépistage se fait après discussion entre le médecin et le patient, en évaluant les risques et bénéfices. Il n’existe pas de programme de dépistage organisé du cancer de la prostate car le rapport bénéfices/risques d’un dépistage systématique n’est pas favorable. Or le dépistage en population générale doit conduire à modifier le processus de la maladie sans altérer la qualité de vie des personnes qui elle risque fortement d’être impacté par les conséquences possibles des traitements

Pour ces raisons, il n’existe pas en France, ni dans aucun autre pays, de programme national de dépistage du cancer de la prostate en population générale ni dans des populations masculines considérées comme étant plus à risque. 

Il est important de connaître les signes potentiels du cancer de la prostate et de considérer la détection précoce comme une mesure essentielle pour protéger votre santé. Si vous remarquez des symptômes inquiétants ou si vous avez des préoccupations, n'hésitez pas à consulter un professionnel de la santé. La prévention, la détection précoce et la surveillance active sont des outils puissants pour lutter contre le cancer de la prostate.

Détection précoce du cancer de la prostate

Détection précoce du cancer de la prostate

Actuellement, la détection est fondée sur le toucher rectal et le dosage du PSA Total (Prostatic Specific Antigen), protéine secrétée par les cellules normales de la prostate et par les cellules cancéreuses. Un taux élevé de PSA ou sa progression rapide sont des éléments qui font suspecter un cancer de la prostate.

  • si le PSA est > à 3, une IRM multiparamétrique est faite. L’IRM permet de voir la localisation pour guider les biopsies, et permet ainsi de faire des biopsies ciblées, qui permettront en étudiant les cellules au microscope de voir s’il s’agit d’un cancer agressif ;
  • en cas d’IRM normale, la conduite à tenir est un suivi à 2 ou 4 ans, en fonction des cas. Détecté tôt avec l’IRM, on réduit le nombre de biopsies. Les personnes pour qui on voit des cancers « non agressifs », une surveillance active est proposée.

 

À partir de 50 ans, votre médecin traitant peut vous proposer un dépistage du cancer de la prostate, en réalisant un toucher rectal et, s’il le juge nécessaire, un dosage de PSA dans le sang, en fonction de la symptomatologie, de la clinique, des facteurs héréditaires, hormonaux et du type ethnique. En effet, Le cancer de la prostate, peut présenter des disparités et des différences de prévalence en fonction des origines ethniques. Des études épidémiologiques ont mis en évidence des variations dans l'incidence, la mortalité et les caractéristiques cliniques du cancer de la prostate chez différentes populations ethniques. Ainsi, les populations originaires d’Afrique sub-saharienne ou d’origines antillaises ont un risque plus élevé de développer un cancer de la prostate, d’où l’importance d’un suivi particulier dans ces populations.

Toutefois, le médecin doit informer clairement les patients, à la fois des avantages espérés et des inconvénients du dépistage du cancer de la prostate, car le traitement du cancer de la prostate est tout sauf anodin.

L’Association Française d’Urologie (AFU) recommande, pour les personnes présentant un risque familial, un toucher rectal et un dosage de PSA, tous les ans, chez les hommes de 50 à 75 ans. Ce dosage peut être débuté à 45 ans chez les patients à risque :

  • pour les personnes Antillaises, et les personnes ayant des antécédents familiaux, le dépistage est à recommander à partir de 45 ans ;
  • pour les personnes présentant des mutations BRCA2, chez lesquelles les cancers sont plus fréquents et plus graves, le dépistage est recommandé dès 40 ans.

 

En effet, la détection précoce permet de diagnostiquer des tumeurs à un stade localisé et donc curable, il convient aujourd’hui grâce aux IRM et aux biopsies de pouvoir distinguer :

  • les cancers agressifs nécessitant un traitement rapide ;
  • des cancers peu agressifs qui pourront bénéficier d’une surveillance régulière et un report des modalités de traitement avec les conséquences qu’elles peuvent avoir sur la qualité de vie.

 

La détermination du caractère agressif passe par l’analyse anatomopathologique des biopsies et l’établissement du score de Gleason (sur critères anatomopathologiques). La surveillance personnalisée pourra être proposée et discutée avec la personne et reposera sur l’évolution de la tumeur à l’IRM, aux biopsies et aux dosages.

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