Dépistage du cancer du sein

Le dépistage organisé du cancer du sein

Le dépistage organisé du cancer du sein existe depuis 2004. Il consiste en la réalisation d’un examen clinique (vérifiant l’absence de symptômes) et d’une mammographie (avec un cliché de face et de profil de chaque sein) par un radiologue agréé. En cas d’anomalie une échographie complémentaire peut être demandée. 

Dès 50 ans, les femmes sont invitées tous les deux ans à réaliser un dépistage du cancer du sein. L’objectif est de pouvoir repérer une éventuelle maladie avant tout symptôme.

Après la réalisation des clichés, le radiologue donne une première analyse et résultats en cas de résultats négatifs les clichés sont transmis au Centre Régional de Coordination Dépistage des Cancers (CRCDC) qui fait pratiquer une seconde lecture (celle-ci permet de détecter 6 % de cancer supplémentaire, soit 1500 cancers chaque année). En cas de résultats négatifs ils sont communiqués au médecin ou à la sagefemme faisant le suivi de la femme concernée et les données sont ensuite intégrées à son dossier afin de réinviter deux ans après.

En cas de résultat positif , les examens d’exploration diagnostique sont effectués. Seule une biopsie (analyse des cellules) permet d’établir la présence de cellules cancéreuses et ainsi de poser le diagnostic de cancer. 

Cette centralisation des données permet un meilleur suivi des personnes ; une meilleure appréciation de la qualité des appareils, une meilleure formation des professionnels et un contrôle de qualité sur l’ensemble du territoire français.

Les points forts du dépistage organisé du cancer du sein (DOCS) :

• il permet un suivi régulier et une prise en charge à 100 % des frais dans une perspective d’universalisme ;
• il apporte un diagnostic précoce constitue un moyen particulièrement efficace pour agir contre les cancers du sein ;
• dans plus de 9 cas sur 10, le cancer peut être guéri quand il est détecté tôt. Les traitements sont moins lourds, moins agressifs et moins mutilants ;
• il répond à des exigences de qualité strictes et fait l’objet d’un processus de contrôle qualité ;
• 7 cancers détectés pour 1 000 femmes dépistées menant à 3 059 décès annuels évités en 2015. Taux estimé de réduction de mortalité avec dépistage vs. absence de dépistage 23 %.

Comparé au dépistage individuel (DI) le DOCS permet :

• de détecter davantage de cancers infiltrants (75 % vs. 66 %) ;
• de réaliser davantage de chirurgies conservatrices (82 % vs. 70 %) ;
• moins d’atteintes à distance (envahissement ganglionnaire 15 % vs. 22 % / métastases 3 % vs. 9 %) ;
• moins de chimiothérapie (34 % vs. 53 %).

Le dépistage organisé offre une double lecture des mammographies, ce qui augmente les chances de détecter un cancer à un stade précoce : c’est plus sûr et plus fiable qu’un dépistage individuel et pris en charge à 100 %. Pensez-y !

Que proposer en dehors du dépistage organisé

À partir de 25 ans, il est recommandé, pour toutes les femmes, de réaliser une fois par an un examen clinique de sa poitrine chez un professionnel de santé (gynécologue, sage-femme, médecin traitant), de s’inscrire plus globalement dans un suivi gynécologique une fois par an et de pratiquer une auto-surveillance afin de détecter toute modification au niveau des seins.

À quel moment ?

• Une fois par mois, idéalement quelques jours après la fin des règles (les seins sont alors moins sensibles).
• Pour les femmes ménopausées : choisir un jour fixe dans le mois pour que ce soit régulier.

1. Observer ses seins devant un miroir

• Placez-vous torse nu, debout, bras le long du corps, puis bras levés, puis mains sur les hanches.
• Observez la forme et la symétrie des seins.

Vérifiez l’absence de :

• modification de la peau : rougeur, épaississement, aspect peau d’orange ;
• changement de forme ou de taille d’un sein ;
• modification du mamelon : inversion, écoulement (clair, sanglant) ;
• gonflement ou creux visible.

2. Palper ses seins

Allongée ou debout (sous la douche par exemple), avec la pulpe des doigts :

• palpez chaque sein en faisant des mouvements circulaires, en spirale ou de haut en bas ;
• n’oubliez pas la zone entre le sein et l’aisselle.

Vérifiez s’il y a :

• une boule, une induration (zone plus ferme) ;
• une douleur inhabituelle localisée ;
• un ganglion sous l’aisselle ou au-dessus de la clavicule.

Quand consulter un professionnel ?

Consultez sans attendre si vous remarquez :

• une masse inhabituelle ;
• un écoulement anormal ;
• une modification persistante de la peau ou du mamelon ;
• une gêne, douleur ou changement inexpliqué.

Le tutoriel auto-surveillance
 

De 50 à 74 ans, il est conseillé aux femmes, entre les mammographies pratiquées tous les deux ans, d’avoir un suivi par un/une professionnel.le de santé avec un examen clinique de la poitrine, et d’y ajouter une auto-surveillance.

Après 75 ans il n’y a plus de suivi dans la cadre du dépistage organisé. Cependant, en fonction des risques identifiés avec le médecin ou la sagefemme qui vous suit, il est important d’établir les meilleures modalités de suivi et d’identifier l’intérêt de continuer à réaliser des mammographies.

En cas de symptômes (boule dans le sein ou sous l’aisselle, changement de taille ou de forme du sein, modification de la peau (rougeur, aspect peau d’orange), écoulement anormal du mamelon, rétraction ou changement du mamelon, douleur inhabituelle et persistante) ne pas attendre mais consulter un professionnel de santé.

Les enjeux futurs du dépistage

• Un meilleur accès et une meilleure participation au dépistage du cancer du sein celui-ci continuant à croitre.
• L’évolution des technologies avec la numérisation qui nécessite une gestion de la dématérialisation des clichés avec les garanties de disponibilité, confidentialité et interopérabilité.
• L'intégration de nouvelle technologie comme la tomosynthèse en limitant dans la durée l’irradiation des patientes.
• La préservation d’une accessibilité sur l’ensemble du territoire dans un contexte de réduction du nombre de radiologues et de concentration des cabinets de radiologie.
• Le développement de stratégies personnalisée pour les femmes les plus à risque avant 50 ans et après 74 ans.