Soutien à la recherche

Leucémies aiguës de l’enfant, de nouvelles pistes contre les rechutes

Chaque année, la Journée mondiale des cancers de l'enfant est célébrée le 15 février. L'occasion pour la Ligue de présenter une nouvelle fois ses actions et le soutien qu'elle priorise depuis plus de 5 ans pour la recherche sur les cancers pédiatriques. Ces derniers sont les plus difficiles à traiter en raison de leur résistance aux traitements actuels ou de leur propension à rechuter. Focus sur les recherches autour des leucémies aiguës, mises en lumière par les travaux du professeur Vahid Asnafi.

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Journée mondiale cancers pédiatriques

La Ligue et les cancers pédiatriques

Cet engagement majeur se concrétise par le financement de consortiums d’équipes scientifiques et médicales largement dotés pour la réalisation de projets de recherche sur des durées de 4 à 5 ans. L’un de ces consortiums piloté par le professeur Vahid Asnafi (Inserm, CNRS, Institut Necker-Enfants malades) se focalise sur les formes résistantes de certaines leucémies aiguës de l’enfant. 

Les résultats issus de ses recherches sont particulièrement encourageants et permettent d’espérer à terme de nouvelles options thérapeutiques pour traiter plus efficacement les leucémies qui ne répondent pas ou plus aux traitements.

Des pistes encourageantes

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Professeur Vahid Asnafi

Des pistes encourageantes

Les leucémies aiguës lymphoblastiques T, ou LAL-T, sont des cancers du sang agressifs qui touchent à la fois l’enfant et l’adulte. Chez l’enfant, l’évolution des traitements au fil des dernières décennies permet aujourd’hui de guérir plus de 8 jeunes malades sur 10. Toutefois, quand la maladie est d’emblée résistante à la chimiothérapie ou lorsqu’elle rechute, dans 15 à 20 % des cas, le pronostic reste trop souvent insatisfaisant malgré quelques progrès thérapeutiques récents.

Soutenu par la Ligue depuis 2021 dans le cadre de l’appels à projets "Enfants, adolescents et cancer", le professeur Vahid Asnafi pilote un consortium de trois équipes de recherche dont les travaux s’attaquent directement à cette problématique. L’ambition de ces chercheurs est de pouvoir proposer de nouvelles options thérapeutiques permettant de mieux prendre en charge et de guérir les LAL-T de l’enfant aujourd’hui encore incurables.

Les résultats publiés par ce consortium au fil de ces trois dernières années montrent que ces recherches sont déjà très fructueuses et permettent d’envisager que de nouvelles stratégies de traitement fondées sur la thérapie ciblée et l’immunothérapie puissent enrichir l’arsenal thérapeutique à disposition des cliniciens.

Vers de nouvelles option thérapeutique : de la thérapie ciblée…

En 2023, les recherches du consortium ont montré qu’une molécule, le récepteur de l’interleukine 7, fréquemment exprimée à la surface des cellules des LAL-T constituait un biomarqueur indicatif de la sensibilité de ces cellules à une thérapie ciblée, le ruxolitinib, déjà autorisée dans le traitement de différentes maladies. De façon plus précise, ces travaux ont mis en évidence que 70 % des patients pourraient potentiellement bénéficier de cette thérapie ciblée seule ou en combinaison avec un autre anticancéreux, le vénétoclax. Ces résultats devraient motiver la mise en place d’essais cliniques pour évaluer cette approche thérapeutique dans le traitement des LAL-T.

…aux anticorps thérapeutiques

Une autre piste explorée par le consortium, le développement d’une immunothérapie des LAL-T, a également vu sa pertinence étayée. En effet, des travaux publiés en 2024 montrent qu’un anticorps, déjà approuvé dans la prévention du diabète de type 1, le Teplizumab, pourrait trouver une indication dans le traitement de certaines LAL-T. Ces recherches réalisées sur des xénogreffes dérivées de patients ont permis d’identifier précisément les mécanismes par lesquelles cet anticorps thérapeutique s’attaque aux cellules leucémiques et induit leur destruction. 

Partant de ces résultats les chercheurs ont également montré que l’association de l’anticorps avec d’autres composés (par exemple des inhibiteurs du TNFa/LTa) pouvait accroitre ses propriétés antileucémiques et améliorer son efficacité thérapeutique. L’ensemble de ces observations suggèrent que cette piste thérapeutique pourrait constituer un traitement de sauvetage avant une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, le seul traitement permettant aujourd’hui la guérison de la maladie lorsqu’elle a rechuté.

Professeur Vahid Asnafi

Le professeur Vahid Asnafi est chef de service du laboratoire d’onco-hématologie de l’hôpital Necker – Enfants Malades et dirige de l’équipe de recherche « Différentiation lymphoïde normale et pathologique », Inserm U1151 à l’Institut Necker Enfants Malades. Ses travaux s’inscrivent dans le domaine de la recherche translationnelle : ils contribuent à la compréhension de l’ensemble des événements cellulaires et moléculaires qui se trouvent à l’origine des leucémies lymphoïdes et visent directement à améliorer le traitement des formes les plus graves de ces cancers chez l’enfant et l’adulte.

Quelques notions

Leucémie aiguë lymphoblastique T
Le récepteur de l’interleukine 7
Xénogreffes dérivées de patients
Allogreffe de cellules hématopoïétiques
Leucémie aiguë lymphoblastique T

La leucémie aiguë lymphoblastique T est un cancer du sang qui affecte des cellules immatures, des blastes, à l’origine des lymphocytes T, une catégorie particulière de cellules immunitaires. La maladie se développe dans la moelle osseuse quand le processus de maturation des blastes dysfonctionne et conduit à leur production excessive au détriment de cellules normales. Son traitement repose aujourd’hui sur un régime de chimiothérapies agressives, des thérapies ciblées et la greffe de cellules hématopoïétiques (plus communément appelée greffe de moelle osseuse) peuvent aussi être mises en œuvre.

Le récepteur de l’interleukine 7

Le récepteur de l’interleukine 7, ou IL-7R, est une protéine dont l’activation par une cytokine, l’interleukine 7, stimule la différenciation des cellules souches hématopoïétiques. Dans les leucémies aiguës lymphoblastiques T l’altération de l’activité de l’IL-7R contribue au développement de la maladie.

Xénogreffes dérivées de patients

Les Xénogreffes dérivées de patients désignent des modèles animaux dans lesquels sont implantées des cellules cancéreuses issues d’un patient.

Allogreffe de cellules hématopoïétiques

Il s’agit d’un type particulier d’immunothérapie qui consiste à remplacer les cellules de la moelle du malade par des cellules "saines" cédées par un donneur compatible, dans la très grande majorité des cas un membre de la fratrie.

La recherche pédiatrique à la Ligue

La Ligue est le seul financeur indépendant de la recherche sur le cancer à maintenir, depuis 2004, un appel à projets de recherche annuel récurrent sur les cancers des plus jeunes, enfants, adolescents et jeunes adultes.

Sur les cinq dernières années, le montant total de l’investissement de la Ligue dans la recherche sur ces cancers s’est élevé à près de 18 M€.

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