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La sexualité pendant un cancer, un sujet sensible ?

Lorsque l’on a un cancer, la maladie et les traitements abîment le corps et perturbent l'image de soi. À tel point que le désir et le plaisir s’amenuisent, voire disparaissent totalement. Les retombées sur la vie sexuelle sont particulièrement marquées. Si cette question peut paraître superflue quand on se bat contre un cancer, elle est vite source de mal-être lorsque cette dernière est altérée par les traitements. Consulter un sexologue peut alors être une solution.

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sexualité

Oser en parler !

Les cancers colorectaux, de la prostate et de la sphère gynécologique (endomètre, col de l’utérus, ovaires) sont les plus responsables des troubles de la sexualité chez les patients. « Ce sont les traitements qui provoquent toutes sortes de désagréments comme les sécheresses intimes, la chute de la libido, la fatigue, la douleur, les symptômes d’une ménopause induite chez la femme ou de troubles de la fonction érectile chez l’homme », explique Sébastien Landry, sexologue clinicien, spécialisé en oncologie. 

À ces conséquences physiologiques s’ajoutent bien souvent des conséquences psychologiques, qui se traduisent généralement par un sentiment de honte, une atteinte du corps, une perte de l’estime de soi et une peur des réactions du conjoint. « Il faut oser en parler, car si le patient n’évoque pas lui-même les difficultés qu’il rencontre à retrouver une sexualité satisfaisante, son médecin ne lui en parlera pas spontanément », constate Sébastien Landry. Heureusement, les médecins commencent à avoir le réflexe d’adresser les patients qui prennent la parole sur ce sujet aux oncosexologues. Un vrai progrès.

Réapprivoiser sa sexualité

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couple sexualité

Réapprivoiser sa sexualité

Pendant la maladie, la relation à l’autre est bouleversée. L’esprit est totalement accaparé par le cancer et il est très difficile de considérer un corps malade comme un objet érotique. C’est là que l’oncosexologue a un rôle à jouer. D’une part, il peut aider à surmonter les problèmes sexuels fonctionnels, comme des troubles de l’érection, des douleurs ou encore des sécheresses intimes, contre lesquels il existe des traitements. D’autre part, il peut aider à mettre des mots sur les souhaits, les craintes et les désirs des patients et de leur conjoint. « La prise en charge consiste souvent à comprendre la vie sexuelle du couple avant la maladie pour en définir une nouvelle qui soit ancrée dans la réalité présente », explique-t-il. Cela suppose parfois de repartir de zéro et de réapprendre sa sexualité, en passant notamment par des relations sexuelles sans pénétration, de reconstruire l’image de son corps, de renouer avec la séduction, de reconquérir ses désirs, de savoir gérer les douleurs, etc.

C’est pourquoi l’accompagnement peut être aussi important pendant la maladie qu’après. Car si, une fois les traitements passés, le conjoint conserve encore un regard de compassion sur la personne en rémission, là encore, le dialogue est un facteur clé de réussite dans la reconstruction de la vie sexuelle du couple.

Certains comités départementaux proposent des séances d'onco-sexologie, n'hésitez pas questionner le comité le plus proche de chez vous !

Les mots de Sébastien Landry, sexologue

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Sébastien Landry, sexologue

Les mots de Sébastien Landry, sexologue

« Parfois, le cancer n’est pas la cause des dysfonctionnements sexuels rencontrés par les patients et la maladie ne fait que révéler une sexualité qui n’était pas épanouie auparavant. Dans ce cas, nous entreprenons un travail de plusieurs mois, fondé sur une thérapie cognitivo-comportementale, avec des exercices que le patient réalise chez lui. Il faut alors se pencher sur l’imaginaire et identifier ce qui donne du plaisir, ou pas. »

Pour aller plus loin

Sébastien Landry, auteur de "Cancer et sexualité, si on en parlait !" (2018) et "Le désir sexuel" (2020) aux éditions In Press.

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