Lymphome diffus à grandes cellules B : vers une meilleure utilisation des CAR-T

 

L’équipe de Jérome Galon (Inserm UMRS1138, Centre de recherche des Cordeliers) a été labellisée par la Ligue en 2019. Depuis plus de 15 ans ses recherches révèlent l’impact majeur du système immunitaire sur l’évolution du cancer et la réponse au traitement. On lui doit notamment l’Immunoscore®, un test qui s’est imposé comme une avancée majeure pour guider la prise en charge du cancer colorectal. Des travaux récemment publiés par l’équipe dans nature medicine montrent comment certaines caractéristiques immunitaires déterminent l’efficacité de l’immunothérapie par cellule CAR-T dans le traitement du lymphome diffus à grandes cellules B (LDGCB) (1). Ces résultats devraient contribuer à une optimisation de l’utilisation des cellules CAR-T dans le traitement de ce lymphome.

Le traitement par cellules CAR-T est une des déclinaisons de l’immunothérapie du cancer : les CAR-T sont des cellules immunitaires modifiées in vitro pour reconnaitre et éliminer les cellules cancéreuses. Cette approche est à l’origine de succès retentissants dans le traitement de certains cancers du sang en rechute ou réfractaires (lymphomes et leucémies B).

L’intérêt thérapeutique concret des CAR-T reste toutefois limité pour différentes raisons : peu d’efficacité sur les tumeurs solides et les leucémies myéloïdes aiguës, de très fortes toxicités, un nombre restreint de patients répondeurs d’emblée ou après une rechute, etc.

 

De l’efficacité des CAR-T…

Plusieurs des équipes labellisées par la Ligue cherchent à comprendre les mécanismes qui conditionnent l’efficacité des cellules CAR-T, et plus globalement des immunothérapies, afin d’en faire progresser l’usage (voir les travaux d’E. Donadieu et de WH Fridman).

Les résultats publiés par Jérôme Galon et ses co-auteurs dans nature medicine montrent comment différents facteurs influencent la réponse clinique à une thérapie par cellules CAR-T approuvée dans le traitement du LDGCB, réfractaire ou en rechute. Selon ces résultats une charge tumorale faible et un microenvironnement tumoral enrichi en lymphocytes T cytotoxiques et T régulateurs sont associés à une plus grande efficacité du traitement ainsi qu’à une moindre toxicité.

Si ces résultats doivent encore être confirmés, ils suggèrent déjà que l’utilisation des cellules CAR-T pourraient être considérée dès les débuts du traitement du LDGCB alors que les caractéristiques immunitaires du microenvironnement tumorale sont les plus favorables et la charge tumorale plus faible.

 

Notre soutien à la recherche

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Lexique

  • Immunoscore® : il s’agit d’un test permettant de prédire le risque d’évolution du cancer du côlon et donc d’aider au choix du traitement le plus adapté, son utilisation est recommandée par la Société européenne d’oncologie depuis 2020. Ce test se fonde sur le dénombrement de populations de cellules immunitaires au niveau de la tumeur et de sa périphérie, son invention a valu à Jérôme Galon le prix de l’inventeur européen 2019. Jérôme Galon est également le récipiendaire 2022 du Prix Dusquene attribué par le Comité de Paris de la Ligue.
  • Lymphome diffus à grandes cellules B : le lymphome non-hodgkinien le plus commun avec un peu plus de 5 000 cas/an en France. La maladie se développe aux dépens des lymphocytes B, les cellules immunitaires qui produisent les anticorps.  Le traitement standard de la maladie consiste en une combinaison de 4 chimiothérapies et d’un anticorps monoclonal (rituximab), ou traitement R-CHOP. Cette combinaison a grandement amélioré la survie mais le nombre de patients dont la maladie ne répond pas à ce traitement ou rechute reste significatif.
  • Charge tumorale : peut se définir comme la quantité totale de cellules cancéreuses présentent dans l’organisme d’un patient.
  • Microenvironnement tumoral : un vaste ensemble de cellules saines (fibroblastes, cellules immunitaires, cellules graisseuses...) et de tissus en contact plus ou moins étroit avec les cellules tumorales et dont l’activité influence positivement ou négativement l’évolution de la maladie. Certaines cellules du microenvironnement vont, par exemple, alimenter la croissance des tumeurs alors que d’autres, des lymphocytes, peuvent en limiter le développement.

(1) N. Scholler et al., nature medicine, vol 28, sept. 2022, 1872-1882. DOI : 10.1038/s41591-022-01916-x

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