Octobre Rose : vos belles histoires
Elles s'appellent Angélique, Cindy, Carole, Julie, Mélanie, Catherine, Marion, et elles ont toutes été touchées par la maladie. À travers leur récit poignant, découvrez l'histoire de toutes ces femmes qui font face à la maladie et qui ont trouvé dans une personne, un soutien indéfectible et réconfortant.
La force du collectif
« La maladie nous a rassemblées. »
Au début, elles étaient 3, aujourd’hui elles sont 14. Rencontre avec Amélie, Laïla, Wisseme, Anaïs, Adriana et Pauline qui partagent leur histoire commune et leurs aventures !
Toutes unies dans le même combat
#PlusFortesEnsemble ❤️
Marion et Manue
Marion et Manue
Marion : « Il y a des rencontres qui changent une vie. Celle que j'ai faite avec Manue en fait partie. Nous nous sommes rencontrées en Chine, il y a quelques années, lors d'un échange pendant nos études secondaires. J'avais 20 ans et ce voyage était une véritable aventure. Nous avons tout de suite créé un lien fort, comme si nous nous connaissions depuis toujours. De retour en France, nous ne nous sommes plus jamais quittées. Nous étions devenues inséparables, comme les doigts de la main.
Lorsque j'ai appris que j'avais un cancer, la nouvelle a eu l'effet d’un tsunami dans ma vie. On ne peut jamais être prêt pour ce genre de diagnostic, encore moins quand on est jeune et que l'on vient tout juste d'accueillir un enfant. La douleur, la peur et l'incertitude m'ont submergée. Ce parcours de soins, long et éprouvant, m'a vue traverser des étapes difficiles : deux ans d'opérations, incluant l'ablation préventive de mes seins, de mes ovaires et de mes trompes en raison d'une mutation génétique.
À travers tout cela, Manue est restée à mes côtés, comme une sœur. Elle a su trouver les mots pour m'apaiser, me redonner le courage de continuer, et surtout, elle a su me faire rire quand tout semblait trop lourd. C’est dans ces moments que j’ai pleinement ressenti la force de la sororité. Sa présence, son soutien indéfectible, ont été pour moi une bouée de sauvetage.
Je suis convaincue que nous avons toutes un rôle à jouer pour soutenir les personnes atteintes de cancer. Ce n’est pas toujours facile, et parfois, on ne sait pas quoi dire, mais la simple présence, l’amour et l’empathie peuvent faire toute la différence. Le processus de guérison ne se résume pas uniquement à des statistiques ou des protocoles médicaux. Il y a des choses que la science ne peut expliquer : des rémissions inattendues, des convalescences surprenantes, et je crois sincèrement que le moral et le soutien émotionnel comptent autant que les traitements.
Manue m’a appris que la sororité, cet amour inconditionnel entre femmes, pouvait déplacer des montagnes. Dans ma lutte contre la maladie, elle a été ma lumière, mon ancre, et je sais que son rôle a été essentiel dans mon chemin vers la guérison. Aujourd'hui, je veux témoigner de l'importance de ces liens qui nous unissent et qui, dans les moments les plus sombres, peuvent faire la différence. »
Carole et Manuella
Carole et Manuella
Manuella : « Carole et moi sommes photographes depuis 2011. Jusqu'au 17 mai 2019, nous étions l'une pour l'autre de simples collègues, jusqu'à ce que Carole souhaite me faire intervenir auprès d’elle et sa famille pour une séance photos, à l’occasion de ses 40 ans. Début mai, elle me demande si la séance peut être avancée. Elle m’annonce alors qu’elle vient de passer une série d’examens médicaux et que si elle est encore dans l’attente des résultats, quelque chose lui dit que ceux-ci ne sont pas très bons et que dans quelques semaines, elle pourrait perdre ses cheveux. Elle aimerait faire ces photos avant que cela n’arrive. »
Carole : « Si je n’ai pas compris tout de suite l’importance pour elle de vouloir m’accompagner ce 17 mai 2019, sa présence s’est révélée être vraiment salutaire, et a marqué le début d’une sincère histoire d’amitié, comme il m’en a été peu donnée de vivre jusqu’ici. Aujourd’hui, je mesure toute l’importance de sa compagnie à mes côtés. Maintenant que la vie nous a réunies, nous nous apercevons que cela ne pouvait être autrement. »
Manuella : « Accompagner Carole s’est révélé à moi comme une évidence, impossible à remettre en cause. Je n’ai pas su instantanément si j’étais réellement à ma place, mais à aucun moment je n’ai eu l’impression que les choses s’imposaient à moi. Elles se sont faites ainsi et j’ai suivi ce qu’on appelle l’instinct je crois, voilà tout. Nos liens se sont tissés et tout est devenu limpide au fil du temps. »
Manuella : « Notre histoire se poursuit aujourd’hui. Nous sommes toujours là l’une pour l’autre aujourd’hui. Confidences après confidences, nous avons compris que l’Univers avait une véritable mission pour nous deux. Si vous saviez le nombre de fois incalculable où nous nous sommes croisées depuis que nous sommes enfants, c’est indécent. Il aura finalement fallu un cancer du sein pour que l’on s’accroche véritablement l’une à l’autre. »
Carole : « Les cicatrices sous toutes leurs formes sont permanentes et même si la qualité des soins et des traitements est en perpétuelle évolution, il faut continuer à innover ; il reste tant à faire. Je garde précieusement dans un coin de ma tête que mon cancer m’a fait un très beau cadeau malgré tout. Non seulement j’ai gagné une véritable amie, mais comme dit Anne-Laurence Fitère dans son livre "À Fleur de larmes", « le cancer apprend à vivre. »
Manuella : « Si mon soutien lui a été réellement bénéfique ne serait-ce qu’un seul jour, sa résilience a eu pour moi, l’effet d’une grenade dégoupillée. La vie que l’on mène nous appartient, et chaque matin, nous devrions tous être comblés de pouvoir renaître à nouveau en bonne santé et saisir l’opportunité de changer les choses qui ne nous conviennent pas ou plus. Nous restons libres d’abattre les barrières que nous avons nous-mêmes érigées. Ma nouvelle vie commence aujourd’hui. »
L'histoire de Pierre-Marien
L'histoire de Pierre-Marien
Pierre-Marien nous raconte son histoire, à travers un témoignage fort.
« J’ai grandi élevé par ma maman et mes 3 sœurs. Ma maman était une très bonne vivante, drôle, toujours joyeuse, une maman parfaite. À mes 6 ans, on lui a diagnostiqué un cancer du sein. Je me souviens que je ne comprenais pas, je pensais qu’elle avait un “concert”.
Très vite elle a commencé les chimios et à partir de ce jour, notre vie a complètement changé. Un matin avant de partir à l’école, je prenais mon bain et en général maman venait toujours dans la salle de bain pour se maquiller. Ce jour-là, maman est arrivée dans la salle de bain sans cheveux et pour la première fois de ma vie, j’étais choqué, je ne m’y attendais pas et je me suis donc mis à pleurer.
Les années passèrent et les chimios ont continué. L’espoir était toujours là et a l’époque, je savais que maman était malade mais elle était encore bien loin d'être en mauvaise santé. Maman était une battante et, elle qui était enseignante, continuait de travailler en 35h malgré son cancer.
La vie continua malgré tout, je me souviens avoir passé une enfance incroyable, rempli de rire, de joie, d’amour et de tout ce qui s’en suit.
Quelques années plus tard, la maladie a refait surface. Je vivais seul avec maman et je la voyais épuisée lorsqu’elle montait les escaliers, épuisée de trop marcher mais guerrière comme elle est, elle n’est pas allée à l’hôpital et disait que c’était rien. Un jour nous avons appelé le SAMU car sa santé se dégradait, et nous avons appris qu'elle avait un cancer au poumon. C’était très difficile pour moi, pour maman, pour mes sœurs et ma famille, mais elle a continué de se battre. Les chimios ont repris et elle a également repris le travail, ce qui était un exploit. Tout ça était grâce à son mental, elle ne faisait que de me répéter que dans la vie, tout est lié au mental.
Malheureusement dans ses derniers jours, la maladie a beaucoup progressé et maman a eu la chance de nous dire tout ce qu’elle voulait nous dire.
J’aimerais porter ce témoignage pour la rendre fière et laisser une trace qui ne s’effacera jamais. Que toutes les femmes et hommes atteint du cancer, quel qu'il soit, puissent trouver espoir. Le combat de ma maman a duré douze ans à peu près et mentalement, elle allait aux chimios avec un esprit de gagne et elle gagnait tout le temps. »
Angélique et Julie
Angélique et Julie
D'une seule et même voix, découvrez la belle histoire d'Angélique et Julie.
« Tout commence en 2015 par "un tout petit rien", une petite boule sentie un soir en s'endormant, ou par hasard. Alors quand trois semaines plus tard, après multiples examens, on se retrouve face à un docteur dans un bureau qui vous annonce "Je n'ai pas de bonnes nouvelles... mais ca va aller..." et que s'en suivent les mots chimio, chirurgie, rayons, tout s'effondre. C'est un cataclysme qui vient tout bousculer.
Les jours passent, mêlant colère et incompréhension, peurs et injustice. Mais malgré l'épreuve difficile, la vie nous a mis l'une sur la route de l'autre, une rencontre au détour d'une salle d'attente.
Deux jeunes mamans aux passés truffés de similitudes. Deux battantes, actives, avec la même vision des choses. Même maladie, et même traitement. Alors la route, on la fera ensemble car à deux, on est bien plus fortes. Cette rencontre n'est pas un hasard. C'est une lumière dans notre combat.
Dans le chambre, nous sommes côte à côte, "les siamoises", comme on s'appelle. Il y a bien sûr de l'appréhension, mais on y est, le combat commence vraiment. Les effets secondaires arrivent vite mais nous nous accrochons, nos petits SMS du matin pour prendre des nouvelles de l'autre, nos sorties sportives ou détentes nous aident dans ce combat long et difficile dans lequel on s'épaule et on se soutient. On se comprend mieux que quiconque puisqu'on vit les mêmes choses.
Les maux liés aux traitements sont certains jours insupportables, notre corps change, nous échappe et on se retrouve tellement impuissantes parfois. Malgré l'alopécie, malgré ce cancer, nous voulions montrer que nous restions des femmes coquettes qui gardent une joie de vivre tant que possible.
Voilà 9 ans que nous avançons main dans la main. Chaque année, nous continuons de faire nos contrôles ensemble le même jour, à quasi la même heure. Chaque année, nous symbolisons cette victoire supplémentaire par une photo.
Merci la vie de nous avoir mises sur le chemin de l’autre. »
Catherine et Jacqueline
Catherine et Jacqueline
Catherine : « Il y a 15 ans ma mère m’apprenait qu’elle était atteinte d’un cancer du sein. Soufflée par la nouvelle, j’entrepris des recherches sur cette maladie dont j’ignorais tout. Mes investigations aboutirent à une 2ème déflagration : je découvrais que j’étais moi-même touchée par un cancer du sein. Agressif, potentiellement mortel, le même que le sien. J'avais alors 45 ans.
Passée l’annonce de cette double peine - cataclysmique pour mon père, mes trois jeunes enfants, mon époux -, un petit miracle s’est produit. Ma mère, non contente de m’avoir révélé sans le vouloir le mal invisible dont je souffrais, a tout expérimenté avant que je n’y sois moi-même confrontée deux mois après elle : mastectomie, chimiothérapie, perte des cheveux, radiothérapie, etc. Je n’ai eu qu’à mettre mes pas dans les siens, qu’à me laisser tirer par cette première de cordée qui se battait pour moi en même temps qu’elle se battait pour elle.
Tout a été dur mais grâce à elle, tout a été plus simple. Elle a tout encaissé et digéré avant moi. Quand j’ai dû mettre une perruque, mes enfants avaient déjà vu leur grand-mère la porter, et fort joliment… Un exemple parmi tant d’autres de son rôle d’amortisseur dans le scénario de ma propre vie.
La force que ma mère et moi avons tirée l’une de l’autre a probablement à voir avec notre guérison. Notre relation, aimante mais contenue depuis toujours, n’en a pas été bouleversée. Toutefois, la dignité et la force que maman a montrées pour me tirer du chaos, en même temps qu’elle luttait pour elle-même me l’ont rendue admirable.
Nos deux histoires si entremêlées sont toujours là, dans nos têtes. Elles ont mûri, se sont laissées apprivoiser, et le caractère exceptionnel de leur télescopage ne cesse de surprendre ceux à qui nous en parlons. Plus j’y pense, plus je réalise à quel point elles nous ont galvanisé bien plus qu’elles nous ont diminuées.
Rien n’est joué - jamais - même en matière de cancer. Même quand un double drame semble devoir tout écraser par sa brutalité. C’est une belle histoire filiale, mais aussi une histoire de résilience nourrie de confiance, de soutien. Et de sororité. »
Cindy et Mélanie
Cindy et Mélanie
Cindy : « Je me suis inscrite sur un groupe Facebook "cancer, l’annonce, les traitements et l’après-cancer", et au moment de ma quatrième cure de chimio, je lis la publication de Mélanie, 40 ans, qui se pose des questions sur ses résultats de biopsie et qui attend son rendez-vous avec son oncologue sur la Polyclinique de Bezannes. Je réponds au post et lui propose d'en parler en message privé. De là, le 8 décembre 2022, vont commencer nos discussions sur Messenger sans jamais s’arrêter ! Pas un jour sans un petit message, on apprend à se connaître, on se soutient. »
Mélanie : « Je la voyais, je ne craignais plus ni la chimiothérapie (ce protocole qui me faisait plus peur que le mot cancer), ni tout ce qui allait alors se passer. Je n'étais plus seule et si elle le faisait et bien moi aussi j'en étais capable. »
Cindy : « Nous avons continué à nous soutenir mutuellement toujours dans la bienveillance, la positivité et la joie de vivre, pour la suite des traitements, puis la radiothérapie. Nous nous voyons régulièrement, fêtons dignement chaque victoire avec fierté ! Profitons de la vie, de moments pour nous, une journée thalasso, une semaine en mini cure, un week-end sur Bruxelles, etc. »
Mélanie : « Quand je ne vais pas trop bien c'est Cindy qui fait les 120 kms qui nous séparent, quand elle ne va pas trop bien c'est moi qui prends la route, et qu'est-ce que ça fait du bien de se voir ! »
Mélanie : « Je le sais, on sera toujours là l'une pour l'autre. Avoir des amis dans les bons moments c'est facile, mais avoir des amis dans les moments les plus compliqués, c'est bien plus précieux. »
Cindy : « Le message que l’on souhaite faire passer, c’est qu’il est important de prendre soin de soi, d’écouter son corps, de ne pas reculer les examens médicaux, de se faire dépister au moindre doute. Il n y a pas d’âge pour avoir un cancer, cela peut arriver à n’importe qui. »
Parlons du dépistage du cancer du sein, ça peut sauver des vies
Suivez-nous et aidez-nous à sensibiliser votre entourage.
N'hésitez pas à partager des photos de vous avec votre meilleure alliée sur vos réseaux sociaux !
#PlusFortesEnsemble