Paroles de personnes malades

Vivre une séparation pendant un cancer

Lors de l'annonce d'un cancer ou d'une maladie grave, les femmes ont six fois plus de risque que les hommes de se séparer de leur conjoint. Selon certaines études, la moitié des femmes touchées par un cancer du sein sera quittée dans les mois qui suivent. La Ligue contre le cancer, dans son rôle d'accompagnatrice à chaque moment de vie, est présente pour vous et pour répondre à toutes vos interrogations !

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Actu séparation

Le temps de l'annonce

L’annonce du diagnostic peut constituer un choc, une rupture pour le patient comme pour le conjoint. Cette rupture touche le quotidien, brutalement rompue avec l'instauration d’un autre quotidien, celui de la maladie et des traitements.

Cette rupture peut également impliquer une atteinte du "sentiment de continuité d’existence" pour la personne malade. Si, par identification, le conjoint peut ressentir ce sentiment (elle peut parfois être plus vive que chez le sujet malade), il est parfois confronté à des angoisses de séparation et à un sentiment de perte.

L’impact psychique de l’annonce porte certes sur le patient et son conjoint, chacun à titre individuel, mais porte aussi sur le couple en tant que groupe. On peut parler d’un traumatisme pour le couple. Le cancer vient atteindre le corps symbolique du groupe. Les différentes fonctions psychiques du couple se trouvent menacées. Le cancer peut être vu comme une crise qui vient perturber la structure défensive du couple.

 

N'hésitez pas à contacter la Ligue pour trouver des réponses à vos questions dès l'annonce de la maladie !

Le temps de la maladie

Par la maladie et ses traitements, le patient se voit peut être dans l’incapacité de faire tout ce qu’il faisait auparavant. Pour autant, il devient le centre de certaines inquiétudes et attentions. Le risque alors est de le voir subir une régression psychique, d’autant plus accentuée qu’elle peut lui tenir lieu de défense contre la maladie.

S’ensuit une forme de parentalisation (donner un caractère parental à) des relations au sein du couple. Si chacun des partenaires y trouve des bénéfices secondaires inconscients (materner et être materné), ce mode de relation peut apporter des complications au sein du couple.

La personne malade peut perdre son autonomie, mais aussi son statut d’époux ou d’épouse ; la relation se trouve désexualisée et le partenaire se voit dans une obligation morale et sociale envers son conjoint.

 

La Ligue et son équipe de psychologues vous accompagnent pendant la maladie !

Témoignage

Françoise, 54 ans, membre du collectif de personnes malades et aidantes.

« En août 2020 à l’annonce du diagnostic, mon mari a été très présent. Au fil du temps, la maladie devient un membre à part entière de la famille et on finit par s’y habituer, enfin, les autres s’y habituent. De ce fait, moins de considération, moins d’échanges, un fossé qui se creuse. Là-dessus, les pathologies se greffent : sarcoïdose pulmonaire, lymphœdème du bras, thrombose veineuse et surtout, notamment dû aux traitements, une forte baisse de la libido qui a entraîné un arrêt de la sexualité.

Les nombreux médecins éludent le sujet : dans le cancer métastatique, on vous dit clairement que ce n’est pas la priorité… ce n’est en effet pas la mienne non plus puisque je n’ai plus de libido mais c’est bien différent pour mon conjoint. Les tensions arrivent. Les creux de vague du couple également, qui se rajoutent à la difficulté de gérer la maladie.

On parle de séparation car le fossé créé par la maladie et ses effets indésirables est profond, après 35 ans de vie commune… Puis ça repart mais les discussions sont difficiles. Pour combien de temps ? L’amour sera-t-il le plus fort ? »

Le temps de la rémission/guérison

L’annonce de la rémission/guérison peut constituer une nouvelle rupture dans la vie de la personne malade et de son entourage. La rémission peut se définir par la disparition temporaire des signes de la maladie. Elle correspondrait à une période de cinq ans au cours desquels le risque de récidive est élevé. Au-delà, on peut s'autoriser à parler de guérison.

La rémission du cancer peut être l’occasion pour certains patients de ressentir une réelle détresse émotionnelle et de vivre une forme de désadaptation psychologique. Cette phase de la maladie est parfois vécue comme un abandon de la part des soignants et de l’hôpital, si présents durant la maladie, conduisant les patients à un sentiment de vide intolérable. Ce vide peut s'assimiler à un dérèglement du quotidien (on se retrouve seul, on ne sait plus quoi faire, etc.).

Le possible maintien de la parentalisation entre la personne malade et son/sa conjoint.e, alors même que les couples revendiquent pour la plupart un retour au "couple d’avant la maladie" peut aussi s'avérer problématique. Le couple reste "coincé" dans les habitudes de la maladie sans que les angoisses et les remaniements induits par cette dernière ne puissent réellement s’estomper.

 

Après la maladie, la Ligue est également présente pour vous à travers son numéro vert !

Écoute, aide, soutien

Numéro vert :

La Ligue vous accompagne

Le cancer peut venir bouleverser toutes les sphères de la vie de la personne, notamment le couple. Pour certains couples la maladie vient renforcer les liens qui les unissent, d’autres se séparent. Cette séparation peut être vécue comme un soulagement pour certains, une grande douleur pour d’autres. Chaque situation est différente et chaque couple a son histoire. La séparation peut être vécue comme une double voire triple peine aussi bien par la personne malade que par son partenaire (être malade/aidant principal, abandonné.e/rejeté.e ou mis.e de côté, avec moins de ressource et plus de culpabilité).

Au-delà de l’impact psychologique de la séparation, certaines réalités rattrapent parfois les personnes qui, au-delà de l’impact physique de la maladie, sont projetées dans des difficultés sociales générées par le cancer et aggravées du fait de la séparation. La situation maritale induit effectivement des droits différents dans certains cas, une charge de loyer trop importante poussera à déménager au beau milieu des traitements et les charges financières propres au quotidien ne sont plus partagées comme elles pouvaient l’être.

L’entourage ou les relais, qui sont si importants dans les moments difficiles, ne sont pas toujours présents au moment où vous en avez besoin. N’hésitez pas à en parler et à partager les difficultés rencontrées avec des professionnels ou des bénévoles croisés sur votre chemin, ils pourront vous accompagner psychologiquement ou socialement.

Quelle que soit votre situation, la Ligue est présente à chaque instant via son numéro vert (0 800 940 939) :

Verbatims recueillis par les psychologues de la Ligue

Témoignage d'une femme confrontée à la maladie.

Je suis forte, je ne montre pas (…) je n’arrive pas à parler avec lui (conjoint), je n’arrive pas à parler de ma tristesse, il ne me pose pas de questions (…) j’ai l’impression que personne ne va me comprendre (…) j’ai perdu une partie de ma féminité, j’ai regardé ma cicatrice un mois après l’opération (…) j’ai perdu un sein et un bébé, j’ai l’impression que mon corps m’a trahi.

Témoignage d'un proche aidant.

C’est insoutenable. Moi, je souffre de la situation. Je ne suis pas sûr de tenir. Je pense à la quitter.

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