Faire avancer la recherche

La recherche en santé des populations

La recherche en santé des populations s’appuie sur plusieurs disciplines différentes comme l’épidémiologie, la recherche en prévention, les sciences humaines et sociales, la recherche-action, etc. 

Réalisée à partir de l’étude de populations, elle permet d’identifier des « déterminants », c’est-à-dire des facteurs personnels, environnementaux, socio-économique qui module les risques de cancers, les conditions de sa prise en charge, le devenir et la qualité de vie après la maladie, etc.

La Ligue et la recherche en santé des populations

Un engagement historique
Le soutien à la recherche-action
Un engagement historique

Un engagement historique

La Ligue a joué un rôle historique dans le développement de ce pan particulier de la recherche sur les cancers en France. 

  • les comités départementaux de la Ligue ont contribué à l’implantation et au développement des registres du cancer lesquels assurent l’enregistrement continu et exhaustif des nouveaux cas de cancers. Les données collectées par ces structures sont fondamentales pour la veille sanitaire et la recherche en épidémiologie des cancers,
  • la Ligue a participé à la mise sur pied d’étude épidémiologiques fondées sur des cohortes de grande taille et devenues des références internationales dans leurs domaines : les cancers affectant les femmes pour la cohorte E3N-Générations ; les cancers en milieu professionnel agricole pour la cohorte AGRICAN (voir encadrés). Elle finance également régulièrement des projets de recherche qui s’appuient sur les données produites par ces cohortes.

 

E3N, E3N-Générations, 30 ans de recherche en épidémiologie

La Ligue est l’un des partenaires fondateurs de l’étude E3N qu’elle soutient depuis 1990. Cette étude épidémiologique de grande ampleur se fonde sur une cohorte qui rassemblait à l’origine près de 100 000 femmes adhérentes à la Mutuelle Générale de l’Éducation Nationale (MGEN). Les données collectées auprès de ces femmes permettent d’analyser le rôle joué par certains facteurs hormonaux, alimentaires, génétiques, environnementaux, etc., dans la survenue des cancers, ainsi que d’autres maladies chroniques, chez la femme. L’étude est coordonnée par l’équipe « Exposome, Hérédité, Cancer et Santé » du Centre de recherche en Epidémiologie et Santé des Populations (CESP - U 1018, Inserm, Université Paris-Sud, Villejuif).

Plus de 1000 articles scientifiques ont été publiés depuis le lancement de l’étude. Plusieurs de ces travaux ont permis de mieux comprendre le rôle de certains facteurs de risque, ou de protection, associés à des problématiques de santé publique, comme : les liens entre les traitements hormonaux substitutifs de la ménopause et le risque de cancer du sein, l’intérêt de la pratique d’une activité physique ou d’un apport suffisant en vitamine D sur ce même cancer, ou encore l’impact de certains comportements alimentaires sur le risque de cancer.

À partir des années 2010, la cohorte de l’étude E3N s’est élargie, elle a intégré les conjoints des participantes en 2014, puis leurs enfants en 2018. Les petits-enfants des femmes de la première génération ont été inclus à partir 2021. Désormais renommée E3N-Générations, elle ambitionne de devenir une cohorte familiale rassemblant plus de 20 000 familles et 200 000 personnes réparties sur trois générations successives. Un outil de recherche qui permettra de mieux étudier l’impact sur la santé et le risque de cancers, des gènes mais également des habitudes de vie et de l’environnement que partagent les membres d’une même famille, etc., ce qu’on désigne aujourd’hui sous le nom d’exposome.

Pour en savoir plus

 

AGRICAN

La cohorte AGRICAN est la plus grande étude au monde conduite sur les cancers en milieu professionnel agricole. Ses bases ont été jetées en 1995 par la mise en place d’une cohorte plus modeste d’affiliés à la Mutualité sociale agricole (MSA) dans le département du Calvados. En 2004, le projet s’est développé par la création de la cohorte prospective regroupant plus de 180 000 affiliés de la MSA sur 11 départements français métropolitains et suivis en terme de santé. AGRICAN a pour premier objectif d’étudier les expositions professionnelles agricoles qui peuvent avoir une influence sur la survenue de cancers globalement et par type de cancers. 

La cohorte AGRICAN est coordonnée par des chercheurs de deux équipes de recherche (ANTICIPE au Centre François Baclesse à Caen et EPICENE à l’Université de Bordeaux). Le mode de vie des agriculteurs diffère à plusieurs égards de celui de la population générale, et peut sembler plus sain sur certains aspects (moins de tabagisme, activité physique accrue, alimentation plus variée, etc.). À côté de cela, l’activité agricole expose à d’autres nuisances et, potentiellement, à d’autres facteurs de risque : l’expositions à différents phytosanitaires, à des poussières, la promiscuité avec les animaux, etc. Les études réalisées grâce à AGRICAN contribuent à lever le voile sur l’impact de ces facteurs sur le risque de cancer, une étape fondamentale pour envisager les actions de prévention les plus appropriées.

Pour en savoir plus

 

  • Des appels à projets dédiés à la recherche en épidémiologie, la recherche en sciences humaines et sociales, la recherche en prévention ont été mis en place par la Ligue et réitérés annuellement sur les périodes 2004-2022, 2006-2021, 2020-2022 respectivement.

En 2022, le soutien de la Ligue à la recherche en santé des populations recouvre une vingtaine de projets financés dans le cadre de 4 appels à projets et du financement de la cohorte E3N-Générations.

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La recherche en santé des populations en 2022
Le soutien à la recherche-action

Le soutien à la recherche-action

Depuis 2021, la Ligue a réorienté les objectifs de sa politique en matière de recherche en santé des populations et privilégie désormais le soutien à la recherche-interventionnelle, ou recherche-action, via un nouveau programme dédié.

Issue des sciences sociales, la recherche-action est intrinsèquement participative et collaborative : ses projets prennent toujours naissance à partir d’une problématique de terrain et se construisent par l’intégration, de façon égalitaire, des contributions d’acteurs de terrains et de chercheurs « professionnels ». 

Les projets de recherche-action concilient une approche d’acquisition des connaissances et une démarche d’intervention renforçant la cohésion et la dynamique des acteurs de terrain en leur apportant le soutien scientifique adapté. Ils visent à améliorer la santé des personnes ou populations visées ainsi qu’à réduire les inégalités de santé.

Ces caractéristiques font que la Ligue, par son organisation même - le maillage territorial construit par ses comités départementaux - dispose d’un avantage concret pour s’imposer comme un acteur majeur du développement de la recherche-action dans le domaine du cancer en France.

Les thématiques des projets de recherche-action que la Ligue souhaite privilégier recouvrent :

  • l’éducation à la santé (voir le projet Explo’Santé) ;
  • la réduction des inégalités face au cancer ;
  • la prévention des conduites addictives (voir le programme TABADO) ;
  • les soins de support.

 

Ces thématiques sont associées à des enjeux essentiels pour les comités départementaux de la Ligue. Les résultats des projets de de recherche-action soutenus permettront d’évaluer l’impact réel des actions réalisées, de valider leur intérêt et, en cas de succès, de les décliner pour que l’ensemble de la Fédération puisse en bénéficier.

Le premier appel à projets en recherche-action a été ouvert en juillet 2022 par un appel à manifestation d’intérêt, les projets sélectionnés à l’issue de cette première édition seront annoncés en octobre 2023.

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